Ma chronique :

D’aussi loin que je m’en souvienne, je ne crois pas avoir jamais lu un mauvais roman paru aux éditions Sonatine. Alors quand en plus, il s’agit de l’immense autrice de thrillers historiques Kate Mosse, mon envie de découvrir son nouveau livre était à son comble. « De cendres et de flammes » est extrêmement court, 160 pages, c’est un parti pris de l’autrice qui a ses avantages et ses inconvénients. Les avantages résident dans le fait que l’intrigue va à cent à l’heure et les inconvénients sont davantage liés au manque de temps pour pleinement s’attacher aux personnages, qui sont ici esquissés rapidement, sans une réelle profondeur psychologique. Les événements se télescopent, mais comme toujours avec Kate Mosse, l’immersion est totale. Nous sommes en 1706, dans une petite ville côtière du nord-ouest de Tenerife, le père d’Ana, une jeune fille de seize ans, est retrouvé mort, son fusil près de lui. L’enquête succincte parle d’un suicide. Ana a deux frères et une mère. Elle a du caractère et ne manque pas de courage. La thèse du suicide ne tient pas aux yeux d’Ana. On découvre très vite la réalité de ce qui s’est passée ainsi que le pourquoi. L’enquête est presque secondaire, car se profile à l’horizon l’éruption volcanique de la Montagne noire. Celle-ci est parfaitement racontée avec un souffle romanesque total. C’est le cœur du roman, ce personnage en toile de fond qui au fil des pages devient prépondérant puisque dévastateur. Ana va tout faire pour révéler la vérité sur ce qu’il est advenu à son père. Mais elle voudra aussi, aidé de ses ami(e)s, sauver la population du cataclysme qui s’annonce. Kate Mosse a un sens inné du rythme. Ici tout va très vite et presque trop vite tant on aurait pu souhaiter en apprendre davantage sur Ana et sa famille, sur les menaces qui pesaient sur celle-ci. L’enquête est vite résolue, mais encore une fois, elle ne m’a pas semblé être prépondérante. J’ai aimé son style d’écriture qui va à l’essentiel, même si j’aurais souhaité davantage de descriptions pour une immersion totale. Au final, on obtient un court thriller historique efficace et palpitant, avec un personnage, celui d’Ana, profondément attachant. Kate Mosse confirme son talent pour bâtir des récits historiques réalistes et addictifs. Franchement, je vous conseille cette lecture malgré les quelques petits écueils énoncés plus haut et qui sont surtout liés au parti-pris de l’autrice de faire un roman concis.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.

Date de publication : 7 novembre 2024 ; Éditeur : Sonatine ; Nombre de pages : 160 p.