Je remercie chaleureusement les éditions Albin-Michel et sa collection Terres d’Amérique pour ce service de presse.

Ma chronique :

Stephen Markley est de retour avec « Le déluge », une somme hallucinante de plus de 1000 pages, un véritable roman monde absolument vertigineux. « Ohio » nous avait cueilli de la plus belle des manières, mais « Le déluge » franchit un cap supplémentaire par l’ambition narrative qu’elle soulève, la masse prodigieuse d’idées qu’elle contient sur notre monde et son avenir pas si lointain. C’est un brûlot politique, une prise d’engagement d’un auteur qui prend à bras-le-corps les problèmes climatiques et leurs conséquences pour les dizaines d’années à venir. Il y a peu d’auteurs capables d’embrasser un tel univers, un tel monde, de le décrire dans ses moindres détails, d’envisager son issue. Mis à part un certain Richard Powers avec « L’arbre-monde », Stephen Markley s’inscrit dans cette lignée des auteurs marquants de sa génération. Il décrit minutieusement les meurtrissures de l’Amérique, car le roman se déroule aux États-Unis, celles d’un univers qui s’effondre suite aux catastrophes climatiques. Place au synopsis de ce roman à présent.

Ce dernier n’est pas évident à décrire tant les personnages abondent. La chronologie débute en 2013 pour s’achever en 2039. Nous sommes en Californie en 2013, Tony Pietrus écrit un livre choc sur le dérèglement climatique et il s’attire la haine et les menaces de mort qui s’ensuivent. Tony Pietrus prévoit, dès 2013, le chaos à venir aux États-Unis. Mais le déni des hommes de pouvoir est massif (mais pas seulement). Un véritable contre-feu antiécologique s’agite en coulisse et même ouvertement pour décrédibiliser l’auteur Pietrus. D’autres personnages, tour à tour narrateurs, vont se greffer au récit. Ils font partie de toutes les couches de la société américaine. Ils vont s’entrecroiser au fil des années, leurs destins vont se syncrétiser, se nouer face à ce nouveau combat pour la planète.

Un roman d’une ambition folle qui demande aux lecteurs, un investissement car « Le déluge » ne s’apprivoise pas si facilement, loin de là. Il est foisonnant, extrêmement dense dans son arc narratif avec une profusion de personnages tous très différents et couvrant différentes strates sociales. Un roman très sombre et spectaculaire. Stephen Markley aura mis près de dix années à bâtir cet univers passionnant. À la lecture de celui-ci, on comprend bien pourquoi. Alors certes, c’est un roman exigeant, mais c’est à coup sûr le livre de cette rentrée littéraire le plus ambitieux. Stephen Markley confirme qu’il est bel et bien l’auteur majeur de sa génération. Une expérience de lecture totale. Une œuvre prophétique qui remue et que l’on n’oublie pas de si tôt. Je recommande.

Mon avis :

Note : 5 sur 5.

Date de publication : 21 août 2024 ; Éditeur : Albin Michel ; Nombre de pages : 1056 p.