Ma chronique :

Marie Vingtras a vu son tout premier roman être récompensé de nombreux prix, signant un grand succès critique et public avec « Blizzard » (Éditions de l’Olivier 2021). Je n’ai pas encore pu découvrir ce livre. Aussi, j’ai attaqué son second roman « Les âmes féroces » avec un a priori plutôt positif, mais sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Marie Vingtras est également finaliste du prix du roman Fnac 2024 pour ce livre justement. Intéressons-nous à présent au synopsis.

Le shérif Lauren Hobler vit dans une petite ville américaine du nom de Mercy. Un lieu-dit où il ne se passe pas grand-chose. Alors forcément, lorsque par une journée de printemps, Lauren découvre le corps d’une toute jeune fille, sur le bord d’une rivière, au milieu des iris sauvages, c’est l’effervescence et le choc qui priment à Mercy. La jeune fille retrouvée décédée avait dix-sept ans et elle se prénommait Léo. L’enquête menée par le médecin légiste montre qu’elle n’a pas été abusée sexuellement, aucun sévice d’aucune sorte ne lui a été infligé. Qui a pu commettre ce crime ? L’originalité de ce roman réside dans le fait que l’arc narratif est large. Ils sont plusieurs narrateurs que nous allons suivre les uns après les autres. Lauren bien sûr, la shérif, mais également la meilleure amie de Léo qui se prénomme Emmy, le professeur Chapman, Seth le père endeuillé etc. Marie Vingtras construit son histoire en quatre parties reprenant les saisons de l’année : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Tout le monde pense se connaître dans Mercy, mais au fond, terré dans les cœurs, chacun(e) a ses secrets à révéler. Le récit s’étire pour prendre le temps de nous dépeindre chaque situation. Qui a pu commettre ce meurtre ? L’écriture est au cordeau, décrivant méticuleusement les ressentis de chacun des personnages, leurs rapports avec Léo, jeune fille secrète et mystérieuse à l’apparence très sage. Mais qu’en était-il vraiment ? L’analyse psychologique est fine. On ne s’ennuie pas, même s’il y a quelques longueurs ici et là. J’ai parfois été perdu par la succession de personnages, mais le tour de force de ce roman réside dans le fait de conserver le suspens jusqu’à la toute dernière page. C’est plutôt rare pour le noter.

Au final, « Les âmes féroces » est un roman bien écrit avec une histoire qui délivre ses derniers soubresauts aux ultimes pages. On est ému même si j’ai trouvé l’ensemble un peu froid. La multiplication des narrateurs m’a un peu perdu par moment, ce qui est regrettable. Marie Vingtras signe un bon roman, mais pas non plus exceptionnel. Un roman qui ne fera pas date pour ma part. Reste cette fin qui m’a cueilli et ému. Vous l’aurez compris, je suis partagé sur ce roman. À vous de voir si le cœur vous en dit. Beaucoup de lecteurs/lectrices ont adoré. Pour ma part, je reste mitigé.

Mon avis :

Note : 3.5 sur 5.

Date de publication : 19 août 2024 ; Éditeur : De l’Olivier ; Nombre de pages : 272 p.