Ma chronique : Dans un court récit d’une soixantaine de pages, le talentueux écrivain David Diop signe un conte sur l’injustice intitulé « Le Pays de Rêve. » Nous sommes dans une ville côtière, dont nous ne connaîtrons pas le nom, ni le pays d’ailleurs. Cela procure un aspect universel au texte. Rêve est une jeune fille vivant avec sa grand-mère dans un quartier extrêmement déshérité, fait de montagnes de détritus, des rebuts de vêtements également provenant d’autres endroits du monde. C’est de ce territoire, poubelle à ciel ouvert, que naît ce conte initiatique visant à démontrer l’universalité de la misère et le désir chevillé au cœur et au corps de fuir cette misère crasse. Prendre la mer et rejoindre un pays de cocagne tel est le rêve. Ce prénom n’est pas choisit par hasard, Rêve incarne cette envie irrépressible de bâtir une nouvelle vie ailleurs, là où tout sera possible. Comme à chaque fois avec David Diop, l’écriture est ciselée, belle, et il y a aussi, ici, le souhait d’être accessible aux plus jeunes. On imagine très bien l’étude possible, en classe, de ce texte. L’injustice du sort réservé à Rêve et à sa grand-mère, la mort de ses parents assassinés par les soldats, cette menace sourde qui pèse tout au long du récit. Une ode à la tolérance face à l’injustice, à l’accueil de l’autre, celui ou celle qui souffre de la misère. Le pays de Rêve n’est pas celui de ses rêves. Pour cela, elle devra partir. Un conte qui touche droit au cœur et qui fait réfléchir. Le fait de ne pas le situer dans un pays spécifique, renforce l’appropriation du texte. Une lecture salvatrice.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.