Ma chronique : Brest « la rouge » était au rendez-vous, incandescente, enflammée et terriblement contestataire, une ville au rendez-vous du poète rock Damien Saez, toujours aussi révolté par les injustices de ce monde. Saez, on adhère ou pas c’est selon. Je fais partie de ceux qui l’adorent pour ce côté écorché vif, sans fioriture, sans faux semblant, sans calcul, entier et à prendre tel qu’il est. Les années passent, Saez a forci, les verres de whisky ou de bourbon, les bières descendues à un rythme soutenu, mais sans que cela n’alterne en rien le concert. Tout y est, l’émotion, la voix, les textes du poète, les arrangements avec des musiciens assez incroyables. Ana Moreau aussi (sa compagne), dissimulée sous une capuche noire et une longue robe. Sa voix est elle aussi très émouvante. Elle accompagne Saez durant la première partie totalement acoustique de Saez. Une première heure placée sous le signe de l’émotion. Des titres de son EP « Telegram » sur l’Ukraine, notamment « Ievguenia » et « La beauté du coeur. » J’ai adoré. Le public brestois, pour certains d’entre eux, semble plus intéressé par le bar… Un entracte vers 22h. Ensuite, une seconde partie entièrement électrique avec un son énorme où la Brest Arena est en fusion. Saez passe en revue une discographie peuplée de titres excellents, autant de brûlots rock qui font leur effet. L’ambiance est énorme et la Brest Arena reprend en cœur les paroles du chanteur. Au final, Saez chantera près de trois heures avec une énergie redoutable, une voix parfaite et des textes ciselés. Les Brestois ont adoré et les autres aussi. Le public est d’âge divers mais j’étais très heureux de voir de nombreux jeunes qui n’étaient pas nés au début de la carrière de Saez. L’artiste a blagué là dessus. Sinon, des trentenaires et des quarantenaires comme moi. Je suis rentré de la Brest Arena, des étoiles pleins les yeux. Le final de 12mn sur « J’veux qu’on baise sur ma tombe » (mon titre préféré de Saez) m’a profondément ému, tout comme « A nos amours. » Un Saez au sommet, l’alcool n’alterne en rien ses capacités. C’est un concert mémorable pour moi. Je voulais le voir depuis longtemps et je n’ai pas été déçu. Je serais présent pour le futur et les prochaines tournées. Un triple album appelé « Apocalypse » va sortir dans les prochains mois, fruit de quatre années de travail. S’il passe près de chez vous, n’hésitez pas, Saez est un artiste anti conformiste, hors sentier battu, arrogant par moment, agaçant parfois mais franchement qui peut s’enorgueillir en France de posséder un tel talent !

Mon avis :

Note : 5 sur 5.