
Je remercie très chaleureusement les Editions Actes Sud ainsi que Babelio pour ce service presse.
Ma chronique : Après « Madame Hayat« , prix Femina étranger 2021, le journaliste et écrivain turc Ahmet Altan nous revient avec un roman impressionnant de maîtrise « Les Dés » aux Editions Actes Sud. C’est à mon sens une histoire inoubliable questionnant le rapport à la mort et par delà même à la vie, d’un tout jeune homme pour qui le code de l’honneur, prisé des malfrats d’Istanbul, fait figure de loi. Nous sommes à la veille de la Première Guerre mondiale et l’Empire Ottoman est appelé depuis longtemps déjà, « l’homme malade. » Déchiré dans des querelles intestines, le pouvoir du Sultan ne tient plus qu’à un fil. Ce pouvoir semble à portée de main. C’est à ce moment là que débute le récit sur Ziya. Son frère aîné assassiné par un malfrat albanais, c’est Ziya qui décide de réagir pour laver l’honneur de sa famille. Ziya est un Tcherkesse. Il est beaucoup question dans ce roman de l’honneur, ce mot englobe une réalité bien différente de ce qu’elle signifie pour un honnête homme. Ziya est un bandit, un assassin, une brute chez qui la violence fait office de langage et plus sûrement encore de sentence à appliquer à ceux qui oseraient se placer sur son chemin. Eloigné d’Istanbul du fait de cet assassinat commis du haut de ses seize ans, il se retrouve en fuite non loin d’Alexandrie. Là-bas, il va découvrir une chose qui le met mal à l’aise, le foudroie de son pouvoir inoculé par une toute jeune fille innocente au doux prénom de Nora. Le sentiment amoureux, l’attraction irrésistible qu’il ne saisit pourtant pas. Nora restera un point d’interrogation dans l’itinéraire de violence et d’errance du tout jeune homme. Le retour à Istanbul voit Ziya prendre la place de son aîné et devenir l’un des bandits dont tous craignent les imprévisibles colères. La mort est à ses trousses, ou tout du moins, elle chemine à ses côtés attendant son heure pour passer au repas des réjouissances. Un complot se prépare. Il est question d’assassiner le grand vizir. C’est à Ziya qu’incombe la lourde tâche… L’écriture est sublime, chaque mot et idée exposés avec un talent de décrypteur des émotions indéniable. Ahmet Altan construit un personnage nimbé de mystères, embrumé par ses colères et ses envies de meurtre. Un être sombre, empli de contradictions le dépassant, d’un égo surdimensionné et pathologique. J’ai songé au portrait que fait l’écrivain suédois et Prix Nobel de littérature en 1951, Pär Lagerkvist dans son roman « Le Nain » de Piccolino, le narrateur, un nain cruel et monstrueux durant la Renaissance italienne. Ahmet Altan nous renvoie à nos contradictions, à la face sombre de notre être. C’est assurément un très grand roman. Mon préféré de cette rentrée littéraire.
Mon avis :


Bravo pour ta critique de ce roman. Je vais le lire, tes mots sont si convaincants!
Merci 😘
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Belle chronique, comme d’habitude ! Je note !
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Merci pour tes mots…. Bisous du Sud ☀️
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Merci à toi Cat pour ta présence et ton soutien, je t’embrasse, avec toute mon amitié ! 😊✨🎉
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C’est très gentil à toi ! C’est un roman qui m’a totalement emporté. Il y a longtemps que je n’avais pas eu un tel coup de cœur littéraire !
J’ai envie d’en lire d’autres de lui du coup. Passe une belle semaine Matatoune !
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Merci beaucoup ! Je vais te le prêter. ça devrait te plaire. Je t’embrasse fort ! 😘🎉✨🥰
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Merci à toi pour cette découverte.
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😘🙏
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Un plaisir Alex ! Je te souhaite un excellent weekend 😊
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