Je remercie chaleureusement Babelio et la Coll. Folio histoire-Gallimard pour ce service presse !

Dans la Coll. Folio histoire est parue fin mai 2023 « Filmer, juger – De la Seconde Guerre mondiale à l’invasion de l’Ukraine » de l’historien et réalisateur Christian Delage. Un ouvrage qui sied parfaitement à l’actualité que nous connaissons depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La guerre est en Europe pour la première fois au XXIème siècle. Une piqûre de rappel pour tous ceux qui pensent que la paix est un acquis, tout comme la démocratie. La puissance autoritaire russe de Poutine affronte l’Ukraine d’un Zelensky devenu le porte parole du monde libre, une figure médiatique incontournable et une prise de position de celui-ci pour faire connaître au monde les crimes de l’armée russe. Boutcha est apparu comme un crime abominable, le « Oradour sur Glane » ukrainien. Choquée l’opinion publique occidentale et ces dirigeants se sont promis de mettre la lumière sur ces crimes de guerre. Zelensky, alors même que la guerre n’est pas terminée, n’a pas attendu pour réclamer une justice internationale implacable auprès du TPI (le Tribunal Pénal International) pour que les Russes coupables de ces actes odieux répondent de leurs crimes. Christian Delage remonte le temps jusqu’au « Procès de Nuremberg » en 1945-1946 où fût jugé les criminels de guerre nazis pour des actes définis dans le code pénal international par le TPI (nouvellement créé également) les notions de « crimes contre l’humanité », « génocide » etc. Pour la première fois les images filmées sont considérées comme des preuves afin d’établir la réalité des crimes et de confondre les coupables. Christian Delage bâti toute une réflexion sur les questions soulevées par l’utilisation, la conservation, les limites aussi du film comme preuve dans un procès. On progresse dans le temps avec le procès Eichmann en Israël filmé pour la postérité. Le film prend aujourd’hui une place essentielle dans les tribunaux lorsqu’il est possible d’établir le déroulement des faits grâce à lui. Tout cela n’est pas sans soulevé des questions car les images, on le sait, peuvent être l’objet de manipulation. Il convient donc d’apposer une réflexion sur son utilisation. Ce à quoi répond objectivement l’ouvrage de Christian Delage. Dans le contexte que nous vivons, à l’heure des chaînes d’info en continue, prendre du recul et mener une réflexion sur le poids des images dans la manière de juger des actes inqualifiables, est essentiel. J’ai trouvé cet ouvrage d’histoire passionnant.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.