Mon avis : « Nanny » est le premier long métrage de la réalisatrice américano-sierraléonaise Nikyatu Jusu. Elle s’est faite d’abord connaître par ses courts métrages avant de de triompher en obtenant le prestigieux « le Grand prix du festival de Sundance 2022« . Sur le site internet, bien connu, de Allociné ainsi que sur YouTube, on nous parle d’un film « Horreur. » Hors, c’est tout l’inverse, c’est un drame mâtiné de fantastique. L’histoire est celle d’une jeune femme sénégalaise se prénommant Aisha (l’excellente et charismatique actrice Anna Diop, véritable révélation de ce long métrage.). Elle est venue aux Etats-Unis pour trouver un travail, mettre de l’argent de côté le temps que son enfant, encore au Sénégal, ne la rejoigne en Amérique. C’est une mère célibataire, une personne intégrée mais qui n’en oublie pas pour autant ses racines profondes au Sénégal, notamment ces interprétations de signes qui surviennent dans les rêves, dans des moments où l’attention semble la fuir pour rejoindre l’inexploré psyché, une sorte d’âme mystique, de magie surnaturelle. En ceci, les croyances animistes de Aisha ne sont guères éloignées du mysticisme d’autres religions. Aisha finit par trouver un emploi dans une famille très aisée, possédant un appartement magnifique dans l’upper East side de New-York. Un mari photographe, une mère cadre supérieure et une petite fille toute mignonne, blonde comme les blés d’environ 4 ou 5 ans. Aisha et cette enfant s’entendent à merveille. Peu à peu, Aisha est prise de cauchemars récurrents où l’eau, l’idée de s’y plonger, d’y couler même, est prépondérante. Alors s’installe des moments de flottements, d’égarements comme cette fois où elle voit un petit garçon noir de dos, elle est la seule à le voir tandis que la fillette échappe à son attention dans le parc où elles se sont rendues. Plus de peur que de mal, mais la psychologie d’Aisha est au cœur de ce récit. Elle rencontre un homme extrêmement gentil et ils s’éprennent l’un de l’autre. On est dans « Nanny » sur un fil ténu entre rêve, mysticisme et réalité. On n’a pas peur, c’est en cela que le qualifier de film « horreur » est totalement trompeur tant il ne semble pas correspondre à « Nanny. » Je vous laisse le soin de devinez le sens de cette histoire signée Nikyatu Jusu. A noter que cette dernière travaille sur une adaptation, un reboot de « La nuit des morts-vivants. » Au final, on obtient un bon film de genre avec de très bons acteurs, de belles images, un aspect psychologique prépondérant, une mise en avant de la difficulté de découvrir un nouveau pays, cet équilibre entre intégration et préservation de ces racines, de sa culture originelle. Si vous voulez passer un bon moment sur Amazon Prime Vidéo pendant les fêtes, ce « Nanny » peut apparaitre comme une bonne idée.

Ma note :

Note : 3 sur 5.