Je remercie chaleureusement Albin Michel et sa si belle collection « Terres d’Amérique » pour cette lecture enrichissante !

Il y a toujours dans un premier roman la tentation d’y infuser l’ensemble des influences d’un(e) auteur(e). On en dit parfois trop et le récit du coup semble empesé, comme noyé dans un trop plein d’idées. Shannon Pufahl signe ici son tout premier roman « Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents. » Elle nous plonge dans les années 1950 aux Etats-Unis où l’on suit deux personnages principaux : Julius, le frère de Lee et son épouse Muriel. Un roman sur l’émancipation, la liberté sexuelle qui commence à affleurer face au puritanisme. Bien sûr tout cela est encore semi-clandestin. Julius a un secret, depuis l’enfance il a toujours pressenti qu’il était attiré par les garçons. Assumer son homosexualité, à cette période de l’histoire américaine, n’est pas une chose facile. Bien souvent, on quitte sa famille pour rejoindre des états, des lieux où l’homosexualité est davantage comprise et admise même si l’hypocrisie de la société y est encore présente. Julius part donc pour Las Vegas, la capitale du jeu est ainsi un endroit de liberté où les mœurs ont davantage évolué dans le cadre de l’acceptation de l’homosexualité. Julius travaille dans un casino où il est chargé de repérer les tricheries autour des jeux d’argent, sa passion. Julius va y rencontrer Henry et ils vont s’aimer avec toute la fureur de la passion. Un jour Henry s’en va sans laisser un mot. Julius va partir pour le retrouver, lui l’amour de sa vie. Pendant ce temps, Muriel ressent le besoin de s’évader avec sa passion pour les champs de courses et les paris, un jeu dans lequel elle excelle. Elle aussi, à l’image de son beau frère Julius, souhaite sortir du carcan d’un mariage sans réel passion. Lee, son mari, aime profondément son épouse. Muriel, elle, rêve d’autre chose, elle veut être libre et se sent à l’étroit dans une union où elle ne peut, elle aussi, être pleinement elle-même. C’est un récit sur l’hypocrisie d’une société américaine qui préfère fermer les yeux et repousser l’homosexualité à la marge de la société puritaine d’alors. L’écriture est agréable, l’histoire touchante avec les scories propre au premier roman. Je n’ai, malgré toutes ces qualités, pas été totalement emporté par ce roman « Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents. »

Mon avis :

Note : 3 sur 5.