L’Histoire : Benjamin, Pierre et Nils sont venus accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance, non loin d’une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède. Là où, vingt ans auparavant, un drame a changé le cours de leur existence.

Mon Avis :

Note : 4 sur 5.

S’il y a bien un roman étranger dont on entend parler sur les réseaux sociaux et dans les médias, c’est bien celui-ci : « Les Survivants » d’Alex Shulman qui est paru au début du mois aux Editions Albin Michel. Ce premier roman nous immerge dans une demeure familiale au cœur de la forêt suédoise, au bord d’un lac. Les premières pages sont troublantes et provoquent même le malaise. Les trois frères, Nils l’aîné, Benjamin, le second et Pierre le petit dernier, sont appelés par leur père pour faire une course de natation dans le lac. Les enfants doivent atteindre la bouée et revenir. La course démarre mais arrivé à la bouée, l’un des trois frères pressent qu’il n’arrivera pas à revenir. Il souffre, l’eau est froide, il parvient finalement à rejoindre la rive aidé par ses frères et il découvre abasourdi que le père n’est plus là, sûrement parti boire une bouteille de Vodka. Cet épisode donne le ton du roman. Cette famille dysfonctionnelle pathologique est prise en étau entre un père tantôt tendre ou bien violent, avec sa femme et ses enfants, lorsqu’il a trop bu ; et une mère, caractérielle, à l’humeur des plus fluctuante, qui peine à exprimer ses sentiments à ses enfants, en manque d’amour maternel. L’alcoolisme des parents est un marqueur fondamental et puis il y a les préférences pour l’aîné des trois garçons, Nils, le plus doué à l’école et à qui on passe tout. Benjamin et Pierre ressentent cela de façon criante. C’est un roman envoûtant, et mélancolique sur les traumatismes de l’enfance et leurs répercussions dans nos vies d’adultes. Servi par un style d’écriture remarquable, cette plongée dans la psyché de trois frères, qui chacun à leur façon, cherchent à échapper au poids de l’héritage familial, ne laisse pas indifférente. On sent cette famille se déliter peu à peu, pour quelles raisons ? Des évènements refoulés, des secrets familiaux, le récit se déroule, lancinant, sombre, troublant, l’auteur suédois Alex Shulman, construit une ambiance angoissante autour des thématiques du refoulement d’évènements traumatisant sur le plan psychologique. Nils, Benjamin et Pierre reviennent dans la propriété familiale où vingt ans plus tôt, un drame s’est noué qui a tout fait basculer. Ils veulent répandre les cendres de leur mère dans le lac bordant leur maison d’enfance. Benjamin, le second, est le plus sensible des trois frères. Cette sensibilité exacerbée lui fait appréhender les conflits nombreux au sein de sa famille. Il cherche à comprendre l’indicible. Nils, Benjamin, Pierre, trois êtres qui font comme ils le peuvent, avec les moyens du bord pour surmonter tout cela. La réussite de ce roman « Les Survivants » c’est ce final auquel on ne s’attend pas et qui m’a marqué. J’ai aimé ce roman mais sans en faire un coup de cœur pour ma part. J’ai trouvé la trame narrative un peu répétitive et cette plongée sombre au cœur de cette famille manque d’un petit rayon de soleil dans ce chaos ambiant. Je recommande, malgré tout, la lecture de ce roman qui est à découvrir en cette rentrée littéraire 2022.

  1. Nombre de pages : 304 pages
  2. Éditeur : Albin Michel
  3. Date de publication : 5 janvier 2022