L’Histoire : Originaires du Montana, les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés. Autant Phil est raffiné, brillant et cruel – autant George est flegmatique, méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée du Montana. Une région, loin de la modernité galopante du XXème siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l’on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré. Lorsque George épouse en secret Rose, une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se met en tête d’anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se servant de son fils Peter, garçon sensible et efféminé, comme d’un pion dans sa stratégie sadique et sans merci…

Mon Avis : Attention, un film à voir absolument !

Note : 5 sur 5.

« The Power Of the Dog » est un film à l’attraction irrésistible, un drame en plusieurs actes, fascinant objet cinématographique comme on en produit plus ou si peu. Jane Campion signe là un immense long métrage porté par deux acteurs au sommet : Benedict Cumberbatch et Kirsten Dunst. Un duel entre Phil, un homme arrogant et cruel, frère de George Burbank, et la femme de celui-ci, Rose, une jeune veuve introverti et sensible qui cherche à trouver sa place dans cette famille. Le fils de Rose est un garçon tendre et efféminé, objet des moqueries et du harcèlement répété du cruel Phil. Qui est Phil ? Pourquoi en veut-il à Rose ? Comment Rose va t’elle pouvoir protéger son fils et se sauver elle-même de son mal être ? Jane Campion tisse la toile d’un long métrage d’une puissance dramatique saisissante. Elle a écrit et réalisé « The Power of the dog » et comme à son habitude c’est absolument sublime. Elle interroge la thématique de la virilité en ces terres, au début du XXème siècle, où les cowboys vivent encore selon un mode de vie très codifié où toute faiblesse est perçue comme un signe de différence. Benedict Cumberbatch est torturé, poussé par une colère dont nous ne comprendrons les raisons que dans le dernier tiers du film. Kirsten Dunst est d’un naturel confondant et c’est un plaisir de la retrouver dans un tel film. Elle est à mon sens l’une des actrices les plus douée de sa génération à Hollywood. Son visage ravissant, exprime toute la tension dramatique de son personnage, Rose. Sa filmographie compte un excellent long métrage de plus à cette liste déjà longue. Les paysages sont magnifiés, la musique de Johnny Greenwood de Radiohead est à tomber, mais comment pourrait-il en être autrement avec un tel artiste. Pour en revenir à Kirsten Dunst, c’est un plaisir de voir une actrice qui n’a pas usé de la chirurgie esthétique. Son visage est marqué par le temps et il n’y a rien de plus beau. Deux heures, un rythme lent et même contemplatif mais nul ennui à la clé, juste le plaisir de regarder un film d’un classicisme étudié, une œuvre de la multi oscarisée Jane Campion qui prouve, s’il en était besoin, qu’elle est décidément une formidable réalisatrice.