L’Histoire : Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l’orée de la forêt. L’adolescente n’a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l’unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protégera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D’où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu’ici ? Consciente de sa transgression, l’adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s’organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.

Mon Avis :

Note : 3.5 sur 5.

Un premier roman « Les Dents de lait« , d’une jeune auteure allemande de 28 ans, Hélène Bukowski aux éditions Gallmeister. Un livre curieux à l’atmosphère mystérieuse et envoûtante. Une dystopie, une légende, un conte, ce roman est un mélange savamment dosé des trois sans doute. Les ellipses sont nombreuses dans cette histoire qui s’écrit comme une sorte de journal intime de la toute jeune Skalde. Enfant, elle est élevée par sa mère Edith. Une femme curieuse, étrange, qui n’a pas perdu ses dents de lait. Un détail qui prendra toute son importance dans la suite de ce récit, que je ne souhaite qu’effleurer, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Edith et Skalde se vouent mutuellement un mélange de haine et d’amour, un lien fille-mère ambiguë et un secret difficile à percer. C’est sans doute là, au cœur de cette relation que nous touchons la beauté et dans un même élan, les limites de ces « Dents de lait. » J’ai eu dans la seconde partie du récit, du mal à cerner les liens unissant Edith et Skalde. Edith capable de cruauté envers sa fille Skalde et cette dernière pleine de colère et de ressentiments légitimes. Skalde qui se construit dans l’adversité sur cette terre coupée du monde car le pont le reliant au continent est détruit. On ne sait pas ce qu’il est advenu. Le climat a terriblement changé, les oiseaux ont presque disparu, les récoltes de fruits ne sont plus qu’épisodiques. Un village paranoïaque où l’étranger, la différence n’est accueilli que par un rejet violent lié à des fantasmes de changelin, ces êtres légendaires. Lorsque Skalde trouve Meisis, une enfant aux cheveux rouges, dans les bois et qu’elle la ramène à la maison, elle va sans le savoir, déclencher une réaction en chaîne. Qui est Meisis ? D’où vient-elle ? Comment va t’elle pouvoir vivre dans cette communauté fermée où l’on étouffe ? Je n’irais pas plus loin dans ma description de l’histoire. A vous lecteurs de découvrir par vous même ce roman troublant et très bien écrit. Néanmoins, il m’a manqué quelque chose pour être pleinement emporté par le récit. Pour apprécier ce livre, il faut accepter de ne pas tout saisir et c’est justement ce qui m’a empêché d’adhérer à l’histoire dans sa globalité. Le lien mère/fille, Edith/Skalde m’a semblé manquer d’éléments pour saisir l’amplitude des ressentiments entre les deux femmes. J’ai peiné à m’attacher aux personnages et suis resté trop en surface des choses par manque de repères. Je n’ai pas réussi à m’abandonner suffisamment pour être absorbé par cet univers décrit trop succinctement. Les personnages restent décrits en surface et nous ne saurons rien ou presque de leur psychologie. Un roman qui m’a décontenancé, sans doute un peu trop froid, les personnages mis à distance, alors que j’ai besoin de les ressentir au plus profond de moi. Chacun a son lien propre avec la littérature et les attentes que nous en avons, c’est très subjectif. Voilà mon ressenti sur ce roman « Les Dents de lait » signé Hélène Bukowski. A vous de vous faire votre propre opinion.

ROMAN – FICTION

PARUTION LE 19 AOÛT 2021

272 PAGES – 22,40 EUROS