L’Histoire : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Ma Note :

Note : 5 sur 5.

Quel plaisir de retrouver les cinémas avec « Adieu les cons » d’Albert Dupontel, un film que j’avais manqué de peu l’année dernière, crise du Covid19 oblige. Depuis pas moins de sept Césars ont été attribués à « Adieu les cons » dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Qu’ajouter de plus sinon que c’est amplement mérité tant le trio Virginie Efira, Nicolas Marié et Albert Dupontel fait des étincelles dans ce qui n’est pas une franche comédie à la « neuf mois ferme », mais bien plutôt une comédie dramatique. C’est mon sentiment en tout cas. Dupontel nous fait rire mais il nous fait aussi pleurer. Une tragi-comédie entre rires et larmes où le réalisateur n’a en rien perdu de sa verve, de son talent inné à dénoncer l’évolution et les travers de notre société. L’histoire est vraiment belle. Virginie Efira, toujours aussi talentueuse, interprète Suze Trappet qui apprend à 43 ans qu’elle est gravement malade et que le temps qu’il lui reste à vivre est compté. Elle décide donc de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été contrainte d’abandonner quand elle avait quinze ans. Sa quête va lui faire croiser le chemin de JB, un quinquagénaire en plein burn out joué par un Dupontel touchant au possible, jamais aussi bon que quand il joue ces personnages à la marge de la folie. Virginie Efira va également croiser un personnage fort attachant et très drôle, M. Blin un archiviste aveugle joué avec jubilation par un Nicolas Marié excellent et touchant lui aussi. Ce trio va, au cours des 1h27mn du film, être poursuivi par la police pour des raisons que je vous laisse le soin de découvrir. Les quiproquos sont vraiment très drôles mais ce que je retiens d’Adieu les cons c’est son versant émotion qui m’a touché en plein cœur. Trois blessés de la vie qui se retrouvent dans cette aventure onirique et poétique que n’aurait pas renié un certain Jean Pierre Jeunet. Les images, la photographie, c’est absolument sublime. La mélancolie d’un monde qui change à toute vitesse et qui laisse sur le bord du chemin de nombreux handicapés de la vie, des laissé pour compte qui ont toujours intéressé Albert Dupontel. Volontiers anarchiste sur les bords, Dupontel signe aussi une satire de la police et de ses abus. Le message passe bien car c’est une sorte de conte où il ne faut pas chercher la vraisemblance. On est, dès le début du film, dans une atmosphère à la « Amélie Poulain » d’où ma référence à Jeunet, une histoire qui largue les amarres et qu’il faut accepter de suivre sans se poser trop de questions, juste ressentir les émotions, rire et même laisser couler quelques larmes. Adieu les cons est un régal, riche aussi de ses imperfections, de la tendresse infinie qui s’en dégage. Dupontel s’est une patte, un style reconnaissable entre tous, une honnêteté, une intransigeance dans sa façon de dénoncer les travers de notre société. La fin donne une toute autre dimension au long métrage. Je ne peux que vous inviter à allez découvrir « Adieu les cons » en salle. C’est du pur Dupontel déjanté mais avec cette fois-ci une mélancolie et une tendresse qui rendent ce film très attachant. Une pépite !

L’Histoire : Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec.

Ma Note :

Note : 4.5 sur 5.

« Mandibules » de Quentin Dupieux va, je l’espère, devenir aussi culte que « Dumb and Dumber » qui est très certainement une des sources d’inspiration de ce long métrage totalement barré. Comment pourrait-il en être autrement tant le réalisateur détonne dans le paysage cinématographique français. Cette fois-ci la rencontre avec le Palmashow de David Marsais et Grégoire Ludig va être l’occasion de situations ubuesques et franchement très drôles. Ils jouent Jean Gab et Manu, deux potes simples d’esprit (pour rester poli), en somme deux neuneu, deux abrutis, au look improbable, sans aucune limite autre que celle de vivre au jour le jour et de bouffer la vie. Car oui la bouffe a chez eux une importance capitale : même la pâtée pour chat. Après avoir volé une voiture, il découvre une mouche géante dans le coffre de cette dernière. Pas plus étonnés que ça, nos deux compères décident de la dresser pour gagner de l’argent avec. Un scénario improbable mais une mécanique du rire parfaitement maîtrisée avec des dialogues, des situations qu’on ne peut voir que dans un film de Dupieux. Mention spéciale à Adèle Exarchopoulos qui casse son image en interprétant une jeune femme ayant subit un choc à la tête, qui a eu pour conséquence neurologique de la faire parler uniquement en criant, en s’énervant.. il faut le voir mais sa façon de jouer ce personnage pas facile est géniale. J’ai donc beaucoup ri et pour moi « Les Mandibules » est un film indispensable pour ceux qui veulent lâcher prise avec le réel et s’amuser. A mille lieux des comédies françaises flemmardes, Dupieux réussit une nouvelle fois à nous surprendre avec son univers déjanté. La Flûte de pan de la BO signée Metronomy peut résonner, et moi de vous dire « taureau. » Vous comprendrez quand vous aurez vu le film. A noter qu’il est très court, 1h17mn, mais franchement allez-y vous ne le regretterez pas ! Un ovni totalement délirant. Je n’ai plus qu’une hâte voir le « Daim ».. l’histoire d’une veste vivante. Quand je vous dis que Quentin Dupieux ne fait rien comme les autres.

Un grand merci à Prince Cranoir et son formidable blog qui m’a permis de découvrir cet ovni :

https://letourdecran.wordpress.com/2021/05/23/mandibules/