Je remercie chaleureusement les Éditions Préludes ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance !

Ma Note :

Note : 4.5 sur 5.

Le nouveau roman de Sarah Vaughan « Autopsie d’un drame » va, je le pense, suivre le même chemin que celui de son prédécesseur tant tous les ingrédients sont réunis ici pour en faire un Best-seller. C’est bien écrit, les personnages principaux sont attachants, l’ensemble n’est jamais manichéen et chacun(e) a ses parts d’ombre et de lumière. Ici, la romancière anglaise cherche à comprendre, à décrypter ce qui peut conduire au drame atroce que constitue la maltraitance sur les enfants et plus particulièrement, les nourrissons. On ne tombe jamais dans le pathos, les émotions sont distillées avec tact et on ne peut plus arrêter la lecture de ce véritable page-turner. Addictive cette histoire ne tombe jamais dans les facilités narratives. On raconte l’histoire de Liz, médecin praticien hospitalier en service de pédiatrie Saint Joseph dans l’ouest de Londres. C’est l’un des principaux hôpitaux de la ville. Elle n’a pas de titre honorifique et ne travaille pas à temps plein aux urgences. Dans son travail, elle est pragmatique, posée, accessible, pleine de compassion. Elle est mère de deux enfants qu’elle adore par dessus tout et l’épouse de Nick, qui est enseignant. Mais voilà que son amie Jess arrive aux urgences, son bébé Betsy souffre d’un traumatisme crânien, pire encore, elle a attendu six heures avant de se rendre aux urgences. Jess est une femme très belle, une mère de trois enfants qui semblait irréprochable et aimée de son mari Ed. Que s’est-il passé ce soir là ? Neil, le chef de service de Liz, lui demande de prévenir les services sociaux ainsi que la police pour des suspicions de mauvais traitements. Jess est effondrée et semble en proie à un mal qui la ronge. Ed ne comprend pas, Liz non plus. La machine judiciaire s’emballe car les faits reprochés sont très graves. Qui a pu causer ce traumatisme crânien ? Les chapitres sont très courts et donnent un rythme enlevé au récit. On alterne tout à tour avec les points de vues et ressentis des différents personnages sur ce drame. Ed sait que la troisième grossesse de Jess a été plus compliquée mais elle n’a rien voulu laisser transparaître. Elle est différente, irritable, plus distante. Pourquoi cette attitude de Jess vis à vis de son entourage ? Le monde s’écroule et tout accable Jess mais c’est sans compter sur le scénario très astucieux de Sarah Vaughan. Croyez moi, vous n’allez pas être en manque de surprises et ce jusqu’au dénouement. Pour la médecin Liz, l’histoire de Jess dresse un parallèle douloureux avec ce qu’elle a vécu enfant avec une mère qui s’est détruite à petit feu, par l’alcool et le sucre. Que cache sa mère Janet ? Qui est-elle véritablement ? Dans quel puits insondable de l’âme humaine a t’elle trouvée refuge ? Nous suivons donc en parallèle les récits de plusieurs mères, de leurs rapports à la maternité, à ce lien indéfectible qui les lie à leurs enfants. On est ému, touché par l’écriture, le ton tout en justesse de Sarah Vaughan. Celle-ci tisse un scénario machiavélique, une toile où le lecteur se prend la réalité en pleine face. Ne vous fiez pas aux apparences, Sarah Vaughan a plus d’un tour à jouer aux lecteurs. Son « Autopsie d’un drame » est une réussite incontestable qui la place parmi les auteures majeures du suspens psychologique.

Éditeur : Préludes (10 mars 2021)

Broché : 448 pages