L’Histoire : Knockemstiff, Ohio. Face à sa femme mourante, un homme désespéré, Willard Russell, tente le tout pour le tout. Il se tourne vers la religion. Ses prières vont petit à petit s’apparenter à des sacrifices dont Arvin, le fils du couple, pourrait être l’offrande ultime…

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Antonio Campos s’inspire d’un roman de Donald Ray Pollock qu’il a adapté pour Netflix. « Le Diable, tout le temps » est un film d’une noirceur totale, avec des personnages tourmentés et habités par des pulsions de mort liées à une ferveur religieuse et extatique exacerbées. Les paysages, ces grandes forêts impénétrables, ces maisons isolées, l’église où l’on se réunit autour du pasteur vénéré de tous, véritable roc dans la tempête face au malin. Le soucis c’est que le pasteur n’est pas toujours à la hauteur de son Seigneur et de ces brebis. Nous sommes dans l’Ohio. Une petite bourgade paumée comme il en existe tant là-bas avec son église, son pasteur et ses secrets. La ferveur religieuse est prégnante. Tous en appelle au Seigneur, on prie beaucoup, nous sommes dans les années 1950-1960 et pas grand chose n’a changé dans ce coin de l’Amérique en proie à ses tourments. Bientôt, surviendra la guerre du Vietnam mais en attendant cette histoire va emprunter plusieurs chemins avant qu’elles ne se rejoignent dans sa toute dernière partie. Un père de famille sachant sa femme mourante d’un cancer, décide de tout sacrifier pour la sauver. Mais les voix du Seigneur sont impénétrables.. Son jeune fils perd coup sur coup sa mère puis son père qui se suicide quelque temps après. L’enfant est adopté. Dans le même temps, un couple embarque dans leur voiture de jeunes hommes qui font du stop. Au volant, une jeune femme très attirante. Sur le siège passager, son compagnon psychopathe qui sous prétexte de prendre des photos de ces hommes avec sa femme, les tuent sauvagement. Dans cette petite ville de l’Ohio où vit le fils adopté qui a bien grandi et qui est magnifiquement interprété par Tom Holland, un nouveau pasteur surgit. Ce dernier est joué par un Robert Pattinson habité, machiavélique à souhait. Il est absolument formidable dans ce rôle. C’est un manipulateur cynique et dépravé. Je ne vous en dévoile pas davantage, mais tout ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agit d’un film absolument remarquable où ferveur religieuse et folie forment un ensemble passionnant à suivre autour d’un scénario intelligent et malin. C’est filmé avec talent, extrêmement bien joué. Les 2h20mn du long métrage passe très vite, même si le style est contemplatif et le rythme lent. C’est très clairement le film à ne pas rater sur Netflix. Qui a dit que Netflix ne proposait pas de vrais beaux films de cinéma. On est pris par le récit et il est impossible de lâcher ce dernier en route. La galerie de personnage est réussie. Tom Holland et Robert Pattinson valent à eux seuls le coup d’œil pour leur performance d’acteur. Jetez vous sur ce film « Le Diable, tout le temps » qui est un vrai beau film de cinéma. Un énorme coup de cœur.

L’Histoire : Comment l’infirmière Ratched est devenue au fil des années un monstre ? Cette série a pour but de le raconter, un meurtre à la fois…

Ma note :

Note : 3 sur 5.

« Ratched » est le préquel du film « Vol au dessus d’un nid de coucou« , il est consacré à l’infirmière Ratched jouée ici par Sarah Paulson qui est impressionnante dans son rôle de manipulatrice et menteuse pathologique. Peu à peu, on apprend à la connaître, on découvre son passé. Nous sommes dans un hôpital psychiatrique où l’on a amené un homme coupable d’avoir assassiné des prêtres. Il va être condamner à mort car l’État de Californie pratique cette sanction dans les années 50-60. Ratched réussi à être recrutée dans cet hôpital psychiatrique dirigé par un étrange médecin au passé trouble. Ratched tisse sa toile et se rend bien vite indispensable. Elle est la sœur du meurtrier et elle va tout tenter pour le libérer.. Au début, j’avoue avoir eu besoin d’un temps d’adaptation pour m’habituer au jeu théâtral de certains acteurs. Mais cette façon d’aborder leurs rôles a finalement son charme. On se croirait dans un Agatha Christie avec ce côté suranné, désuet qui est assumé ici. Peu à peu on découvre ce qui se manigance dans ce grand jeu de poker menteur où chacun(e) à quelque chose à perdre ou à gagner. La tension monte crescendo jusqu’à l’apothéose finale qui m’a beaucoup plu. Paranoiaque à souhait, on suit avec amusement ce scénario astucieux. Une série efficace sans être révolutionnaire. Le charme désuet de cette histoire rend l’ensemble agréable à suivre. Je pense qu’il y aura une saison 2. Nous verrons. Loin d’être parfaite car truffé d’invraisemblances dans le scénario, il faut accepter de se laisser prendre au jeu.