MjAxODAzOGJmYWRkZWRiN2EyY2UwOWVlNmQ2MTgxNDBmMjM4ZjAIl y a des chroniques que l’on voudrait repousser éternellement, de celles qui nous touchent profondément, intimement. Écrire cette note en hommage à Daniel Bevilacqua c’est aussi ma façon à moi de parler d’un artiste Christophe qui m’aura accompagné tout au long de mon chemin de vie. Christophe c’était le beau bizarre, l’icône d’une certaine idée de la chanson française, un savant mélange de sophistication et de standards populaires incontournables. Les plus anciens parleront de « Aline », les nostalgiques citeront volontiers les fameux « Paradis Perdus » où l’artiste à rejoint ses grandes idoles américaines, mais bien évidemment, tout le monde aujourd’hui pensera avant tout à cette chanson ultime « Les mots bleus ».. Peu de chanson ont eu autant d’impact et ce pour toutes les générations. Car Christophe était un peintre sonore, un esthète du son, un aventurier, un chercheur avant gardiste qui prenait le risque d’être par moment incompris. Pour moi Christophe, c’est une découverte « Bevilacqua » sorti dans l’indifférence en 1996 mais c’est aussi et surtout le tournant en 2001 avec « Comm’si la terre penchait », un disque unique, sublime, magique qui amena un nouveau public à l’artiste. En 2002, il y a l’album live à l’Olympia qui confirme ce statut incontournable, audacieux. Parce que Christophe c’est Aline mais c’est aussi bien plus, un continent plus méconnu avec des albums magnifiques comme « Aimer ce que nous sommes » en 2007 ou bien encore « Les Vestiges du Chaos » en 2016. Entre temps Christophe aura revisité ses titres, ses classiques et ses pépites plus obscures pour les néophytes sur deux albums « Intimes » en 2014, disque très épuré en piano voix et puis plus récemment en 2019 « ChristopheETC. » Sur ce dernier des bijoux où l’artiste réinvente cinquante ans de carrière en autant de duos regroupant la fine fleur des artistes qui le reconnaissait comme culte : On peut citer Daho, Tellier, Raphael, Armanet, Doré, Jeanne Added et tant d’autres qui partageront ces duos. Il n’était pas une star, cela ne l’intéressait pas, ce qu’il aimait c’était composer, écrire, peindre autant de toiles sonores vertigineuses la nuit dans son appartement-musée. Son timbre de voix était unique et il s’en servait merveilleusement avec ce sens inné de l’interprétation. L’histoire de Christophe s’est achevé hier soir, à Brest, tragiquement. Mais après les larmes, un autre temps s’ouvre et celui là n’a pas les limites de nos enveloppes corporelles puisque sa musique elle demeurera dans nos cœurs, nos esprits. Dorénavant, nous écouterons Christophe en nous disant qu’il est incontournable au même titre qu’un Bashung. Musicien hors pair, intemporel et iconoclaste, nul doute que Christophe nous accompagnera encore longtemps.

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Je vous joins les liens vers les chroniques des albums de Christophe faites sur le blog :

Album « Christophe ETC. » de Christophe (2019)

Album « Les Vestiges du chaos » de Christophe (2016)

Album « Intime » Christophe (2014)

Les Albums cultes de Christophe (2013)

L’album « Aimer ce que nous sommes » 2008

Enfin, je vous propose la vidéo du concert donné par Christophe à la villa Médécis  à Rome (Arte) avec notamment cette interprétation sépulcrale du « Beau bizarre » qui a une drôle de résonance aujourd’hui. Un concert sublime.