20200129_162102L’Histoire : France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s’exacerbent, le royaume se déchire. Le prince de Condé et le duc de Guise se livrent un combat sans merci. Les huguenots sont persécutés, les massacres se succèdent. À Carcassonne, Marguerite Joubert, la fille d’un libraire catholique, fait la connaissance de Piet, un protestant converti dont la vie est en danger. Alors que la violence commence à se déchaîner dans la région, le couple se retrouve bientôt au centre d’un vaste complot lié à une sainte relique. Leur quête va les mener vers une ancienne forteresse, où sommeille un secret enterré depuis des décennies.

Kate Mosse bâti avec ce premier tome baptisé « La cité de feu« , paru chez Sonatine, une saga virtuose qui va se tenir sur près de trois cent ans d’histoire, de la France du XVIème siècle à l’Afrique du Sud du XIXème siècle. « La cité de feu » a pour toile de fond historique, les tristement célèbres guerres de religions opposant de 1562 à 1598, les huguenots aux catholiques. Ces derniers sont majoritaires et sont menés par le duc de Guise qui persécutent le parti huguenot emmené par le prince de Condé. Je simplifie bien sûr des événements qui pesèrent sur le royaume de France et eurent des conséquences catastrophiques jusqu’à l’épilogue de la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685. Cette dernière entraîne l’exode des huguenots de France. L’histoire qui nous concerne ici se passe en 1562, au tout début du conflit religieux. Nous sommes à Carcassonne puis à Toulouse. C’est dans cette dernière, du 13 au 16 mai 1562, que des affrontements entre catholiques et huguenots firent quatre mille morts. Marguerite Joubert, surnommée Minou à 20 ans. Elle a un frère Aimeric et une soeur Alis. Bernard Joubert, son père, est un libraire catholique mais qui vend aussi des écrits huguenots. La mère de Marguerite, Florence est morte. Bernard est arrêté par l’Inquisition et torturé. Il parle sous la contrainte. Un secret pèse de tout son poids sur cet homme. Au même moment, au domaine de Puivert, la châtelaine Blanche de Bruyère voit son abominable époux succomber. Elle a un amant, Valentin ou Vidal, un haut dignitaire de l’Eglise catholique ambitieux et retors. Ce dernier recherche une relique catholique disparue. Piet Reydon, un huguenot est suspecté. S’en suivent des complots, des trahisons car Blanche recherche Marguerite Joubert. Une menace plane. Marguerite rencontre Piet. Ils deviennent inséparables. Les dangers sont partout. A qui faire confiance en ces temps troublés ? C’est un roman foisonnant, au style enlevé, avec du souffle. Le contexte historique est plutôt bien rendu quoique certains propos prêtés aux personnages de Piet Reydon et Marguerite Joubert paraissent un tant soit peu anachroniques. Ce pavé de 600 pages se lit avec plaisir. Il est efficace sans être révolutionnaire. On peut lui reprocher certaines longueurs dans sa seconde partie mais la troisième m’a totalement emballé. Une belle histoire, des personnages charismatiques notamment le duo Piet-Marguerite opposé aux Blanche et Vidal. Les femmes ont une grande place dans ce récit. Si comme moi vous aimez l’histoire, les rebondissements, l’action, l’amour, nul doute que la « Cité de feu » saura combler vos attentes de lecteurs/lectrices. Une saga qui s’annonce palpitante et dont j’attends avec impatience la suite.

Ma note: 4,5 /5

Broché : 608 pages
Éditeur : Sonatine (23 janvier 2020)

Carine-Fannius-rejoint-Sonatine-