20200113_175129L’Histoire : Tino n’existe pas ! Tombé du ciel il y a près de trente-cinq ans, son père, un marginal sans nom porteur d’un lourd mystère, a oublié de le déclarer à l’État-Civil. Ils vivent tous deux à la périphérie de la civilisation et de ses dangers, sans autre identité que leur statut fragile de vendeurs nomades à la sauvette. Mais un jour, le patriarche meurt, laissant Tino seul face à un immense défi : s’inscrire dans le monde des hommes, en respectant la promesse qu’il lui avait faîte un jour de vivre plusieurs vies !

Je tiens à remercier chaleureusement l’auteur Laurent Grima pour la lecture de son roman, ainsi que Ladybirdy (Magali) de Babelio qui m’a très gentiment permis de découvrir un auteur talentueux !

Laurent Grima signe avec « Les Trois vies de l’homme qui n’existait pas » un second roman savoureux, sa plume étant plongée dans un humanisme profondément salvateur. Dans la vie, en plus de ses talents d’écrivain, Laurent Grima est éducateur spécialisé. Le partage, la tolérance, les valeurs humanistes font partie intégrante de son être et c’est tout logiquement que ces traits de sa personnalité rejaillissent au travers de cette histoire, douce amère, d’un trentenaire qui perd, du jour au lendemain, son père. Un fils qui n’a pas de prénom ou plutôt qui en a trois selon les moments de la vie : Antoine, Tino et Günther. C’est un roman sur le deuil, sur la question des origines puisque notre personnage principal est en quête des origines de son père, de son histoire. C’est aussi un récit sur la filiation, sur ce que l’on transmet en tant que père. C’est pour moi la partie la plus riche et passionnante de cette histoire. Qui était ce père, cette figure qu’il aimait tant ? Sur son chemin, alors que pour vivre, il se balade avec son vieux camion Citroën de marchés en marchés pour y vendre des produits pour le moins étonnant, dont ces fameux gants de vaisselle rose, qui vont l’amener, le conduire suite à une situation pour le moins coquasse, à rencontrer l’amour de sa vie, la ravissante Vanessa.. Sur son chemin il croisera un ami de son père, un certain John Wayne et Saara, le jeune migrant rêvant d’Angleterre. C’est un livre foisonnant, empli d’une folie douce, de la vie, de l’amour et de la tendresse de l’auteur pour ses personnages. Diatribe contre les apparences trompeuses d’un monde factice comme l’est la société de consommation, Tino va vivre un véritable cheminement initiatique qui va le faire grandir en tant qu’homme puis en tant que papa. L’écriture aura une importance fondamentale dans sa vie. C’est une sorte de quête existentielle, de réflexion sur la transmission mais le tout avec un style enlevé non dénué d’humour et surtout jamais plombant. A l’instar de notre Tino, Laurent Grima a eu le chagrin de perdre son père quelques mois après avoir écrit ce livre. Dans cette célébration des petits bonheurs de la vie, on peut lire en filigrane un message profondément pétri d’humanité. Non l’argent n’est pas la valeur cardinale de la vie : c’est plutôt l’amour et l’amitié qui en sont le sel. Laurent Grima a pour son premier roman « (Re)Vivre » reçu le parrainage d’un auteur qui n’est pas n’importe qui dans le milieu littéraire : Michel Bussi. « Les Trois vies de l’homme qui n’existait pas » est une bien jolie réussite, un roman attachant, décalé, empli de sentiments qui rendent foi en l’humanité. Réjouissant.

Ma note: 5/5

Broché : 368 pages
Éditeur : Librinova (8 juillet 2019)
Collection : LIB.LITTERATURE

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