0020378.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire : Hal, jeune prince rebelle, tourne le dos à la royauté pour vivre auprès du peuple. Mais à la mort de son père, le tyrannique Henri IV d’Angleterre, Hal ne peut plus échapper au destin qu’il tentait de fuir et est couronné roi à son tour. Le jeune Henri V doit désormais affronter le désordre politique et la guerre que son père a laissés derrière lui, mais aussi le passé qui resurgit, notamment sa relation avec son ami et mentor John Falstaff, un chevalier alcoolique.

Il n’est jamais évident de faire le bilan d’un film qui vous a plu dans sa forme mais pas sur le fond. Qu’est ce qui doit primer, le plaisir ressenti devant son écran ou les écueils nombreux rencontrés dans ce qu’exprime sur le plan historique « The King » ? Ce film Netflix m’a, pour ne rien vous cacher, laissé dubitatif à plus d’un titre. Je vais débuter par les points positifs avant d’exprimer par la suite ce qui m’a profondément déplu. « The King » est doté d’un casting impressionnant avec Timothée Chalamet dans le rôle du roi Henry V et Robert Pattinson dans celui du Dauphin Louis de Guyenne. A cela s’ajoute l’excellent Joel Edgerton ainsi que Ben Mendelsohn en Henri IV d’Angleterre, et une apparition de la très médiatique Lily Rose Depp à la fin du long métrage. Je salue la forme qui est belle avec une photographie particulièrement réussie et des séquences impressionnantes visant à reconstituer la bataille d’Azincourt en 1415. On sent les moyens considérables de Netflix qui signe une super production efficace à défaut d’être brillante. Le spectacle offert fait qu’on ne s’ennuie pas. Les paysages, les costumes, sont soignés. David Michôd est habile et les séquences de combats sont belles mais c’est trop peu, à mon sens, pour faire passer ce « The King » pour une réussite. Car il y a un énorme « mais ». En effet, sur le fond ce film est une catastrophe car avec autant d’anachronismes et une telle succession d’erreurs monumentales sur ce qui s’est réellement passé avant, pendant et après Azincourt, moi je vous le dis « J’ai mal à mon histoire ». David Michôd ne recule devant rien pour nous faire croire à cette gigantesque supercherie visant à faire passer le roi d’Angleterre Henry V pour un roi pacifiste et mieux que ça pour un « humaniste ».. alors qu’il était en réalité cruel, belliqueux, assoiffé de pouvoir et de sang. Un souverain modèle en somme. J’apprécie l’acteur Timothée Chalamet mais force est de constater qu’il n’a pas l’étoffe pour incarner un souverain. Je n’y ai pas cru voilà tout et j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose au niveau du charisme. Son jeu d’acteur dans « The King » est volontiers poseur, avec un côté tête à claque arrogant qui n’arrange pas l’affaire. Lorsqu’il fait son discours avant la bataille d’Azincourt, Chalamet n’est tout simplement pas crédible. J’ai songé à une pâle copie du discours tenu par le charismatique Mel Gibson, haranguant ses Écossais avant la bataille de Stirling contre les Anglais, dans le cultissime « Braveheart ». Le comble, ou point de non retour, est atteint avec l’interprétation décadente d’un Robert Pattinson faisant passé le Dauphin de France pour un lâche, un comploteur, un menteur, un homme d’une vulgarité insondable sans oublier un accent épouvantable en VO.. Je n’ai rien contre les relectures de l’histoire mais ne précisons pas alors qu’il s’agit d’un film historique. Netflix présente avec « The King » une version éprouvante de la pièce de Shakespeare. Visuellement c’est beau mais ce trop pleins d’invraisemblances visant à donner à des hommes et femmes du XVème siècle des propos et des attitudes de notre temps est consternant. Pêché de vanité de David Michôd qui pensait semble t’il qu’il suffisait d’aligner de beaux costumes et des noms ronflants pour faire un beau film. Las, Philippe Contamine, éminent historien spécialiste de la guerre au Moyen-Age et du conflit opposant les royaumes de France et d’Angleterre durant la guerre de Cent ans, a dû frôler le malaise. Au final, on obtient un film décevant, sans réelle profondeur et surtout sans aucun soucis quant à la véracité de ce qu’il raconte. Une déception à la hauteur de mes attentes pour ce « The King » fort dispensable.

Ma note: 3/5

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