3593965.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire : Les enfants de Holt Farrier, ex-artiste de cirque chargé de s’occuper d’un éléphanteau dont les oreilles démesurées sont la risée du public, découvrent que ce dernier sait voler…

Tout le monde connaît l’histoire écrite par Helen Aberson et illustrée par Harold Pearl paru en 1939 et adaptée en dessin animé, en 1941, par les studios Disney sous le nom de « Dumbo ». Ce petit éléphanteau aux oreilles si grandes qu’elles lui permettent de voler est devenu un hymne à la tolérance, une ode à la différence, à la diversité partout dans le monde. Disney poursuit sa politique d’adaptation en film de ses grands classiques. En attendant « Le Roi Lion », voici donc « Dumbo« . Et qui mieux que Tim Burton pouvait se targuer d’incarner ce projet qui a fait fantasmer nombre de cinéphiles amateur de son cinéma. Tim Burton allait-il être à la hauteur de sa réputation ? Lui qui reste pourtant sur des réalisations plus que moyennes ces dernières années, a t’il retrouvé la flamme, la magie qui l’habitait autrefois ? Pour mettre toutes les chances de son côté, Tim Burton s’est entouré d’une équipe qu’il connaît sur le bout des doigts, car tous ou presque ont déjà travaillé avec le maître. Premier élément de réponse : la musique est une véritable réussite signée du maestro Danny Elfman qui donne du souffle aux séquences où Dumbo volent. On l’attendait tous, « Baby Mine » signé Arcade Fire est un grand moment car c’est le titre emblématique du dessin animé originel. Un pur moment d’émotion, revisité tendrement par Tim Burton, dans une scène magique où Dumbo cherche à retrouver sa maman. Les effets spéciaux sont plutôt réussis et Dumbo est absolument adorable, attendrissant et nul doute que les enfants fonderont devant ce petit ange facétieux. Dumbo c’est une histoire de tendresse, d’amour maternel mais c’est aussi l’apprentissage de la différence. Comment transformer cette dernière en force et non plus en sujet de moquerie. Dumbo donne sens au mot : acceptation de soi. La première partie du film est magique. Colin Farrell est touchant, les enfants très convaincants, Danny De Vito nous fait son numéro mais cela passe très bien car le rôle le nécessite. Tim Burton livre un récit touchant, émouvant dans ces quarante cinq première minutes. Oui mais voilà, il y a un « mais » car l’arrivée de Michael Keaton en méchant de service à l’égo boursoufflée et au jeu pachydermique (un comble pour Dumbo..) gâche la suite du long métrage et nous ramène sur terre. L’atterrissage est violent, comme si on sortait d’un joli rêve et que soudain Burton ne savait plus que faire de son histoire. N’y allons pas par quatre chemin, la seconde partie du long métrage est totalement ratée. La faute à Michael Keaton, insupportable et maniéré, grimaçant, singeant des expressions digne du cinéma muet. Pour un tel acteur, le constat est affligeant. Si vous retrouvez le « vrai » Michael Keaton prévenez moi.. Pour le reste, Eva Green est elle aussi en dedans. Elle n’apporte rien, pas une once d’émotion dans son rôle écrit à la truelle. Le film perd le fil et moi de décrocher totalement. La fin permet d’entrevoir les possibilités qu’auraient eu Tim Burton s’il s’en était tenu au modèle des quarante cinq premières minutes. Malheureusement, une première moitié du récit et une fin réussi ne font pas un film abouti. Il manque quelque chose au niveau du scénario clairement inabouti dans sa seconde partie. Les gesticulations hystériques de Michael Keaton et le jeu bas du front d’Eva Green ne font que gâcher la fête. Au final, « Dumbo » à plutôt l’allure d’un feu d’artifice en partie raté. Sans être une catastrophe totale, j’ai trouvé, une nouvelle fois, que Tim Burton peinait à se réinventer, à se renouveler et c’est fort dommage. En choisissant pour une énième fois, les mêmes acteurs, il manque l’occasion de nous surprendre. Au final, ce monument d’émotion qu’est « Dumbo » accouche d’une souris. La déception est grande. Tim Burton a été un réalisateur de génie mais sans doute qu’aujourd’hui, un projet comme « Dumbo » chez Disney, l’a rendu anémié, frileux dans sa façon de ne pas oser justement, comme il pouvait le faire il y a une dizaine d’année encore. C’est officiel, on a perdu le soldat Tim Burton. Reste quelques moments magiques, émouvant mais c’est trop peu pour emporter mon adhésion. Une déception.

Ma note: 3/5.

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