Le-criL’Histoire : À quelques kilomètres d’Oslo, l’hôpital psychiatrique de Gaustad dresse sa masse sombre parmi les pins enneigés. Appelée sur place pour un suicide, l’inspectrice Sarah Geringën pressent d’emblée que rien ne concorde. Le patient 488, ainsi surnommé suivant les chiffres cicatrisés qu’il porte sur le front, s’est figé dans la mort, un cri muet aux lèvres – un cri de peur primale. Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va découvrir une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…

Nicolas Beuglet est scénariste et cela se ressent d’emblée dans « Le Cri« , son second roman, véritable phénomène de librairie vendu à près de 200 000 exemplaires. L’inspectrice Sarah Geringën se rend à l’hôpital Gaustad à Oslo en Norvège. Un patient se serait suicidé.. Le patient 488, appelé ainsi parce qu’il avait gravé sur son front ces chiffres énigmatiques et dont on ignorait tout. Sarah se rend très vite compte qu’on cherche à lui cacher quelque chose. En réalité, l’autopsie révèlera que le patient 488 est mort de peur.. d’une peur qui l’a saisi, transpercé, glacé au point de le faire succomber. C’est ainsi que se met en place un récit aux mécanismes redoutables et métronomique. L’auteur a, en effet, distillé dans son histoire des ingrédients imparables, fruit d’un long processus d’écriture et de recherche qui lui aura pris, en tout, près de cinq ans. Un récit qui débute comme une enquête classique mais qui très vite nous embarque, pour ne plus nous lâcher, vers des versants scientifiques et complotistes passionnants. Il est ainsi question du fameux projet secret para-légal « MK Ultra » mené par la CIA dans les années 1950 jusqu’aux années 70, où il fût mit un terme officiel à ces expériences « scientifiques » visant à développer les capacités de contrôler l’esprit humain en usant de drogues telles que le LSD (entre autres substances hallucinogènes..). Le plus effrayant dans « Le Cri » est de se dire que ces faits ont vraiment existé. Nicolas Beuglet a construit son histoire sur une trame historique, solide et mystérieuse, propice à libérer notre imagination en nous embarquant dans des aventures aux rebondissements savoureux. Impossible de lâcher ce véritable page-turner. On y croise ce que la science peut produire de pire quand elle est entre les mains d’hommes mauvais et sans scrupule. On y croise aussi les écrits du psychiatre Carl Gustav Jung. Sous des dehors de thriller, Nicolas Beuglet nous livre un point de vue fort intéressant sur la question du mal, sur notre peur de la mort, sur la religion. Impossible de ne pas penser non plus, au célèbre précurseur de la peinture expressionniste Edvard Munch (1863 – 1944) et à son tableau « Le Cri » ayant pour thématique son obsession pour la peur viscérale de l’homme face à la mort, sa volonté de symboliser les émotions humaines notamment l’angoisse et la douleur. Edvard Munch qui était Norvégien comme l’enquêtrice de choc Sarah Geringën. Un personnage attachant avec ses blessures, ses failles. Nicolas Beuglet nous livre une partition de thriller parfaite avec juste ce qu’il faut d’action mais aussi d’émotion. On est soufflé par la maîtrise et l’implacabilité du déroulement du récit. « Le Cri » de Nicolas Beuglet m’a emporté et enthousiasmé. Si vous ne l’avez pas encore lu, jetez-vous sur ce thriller de toute beauté !

Ma note: 5/5.

Broché: 494 pages
Editeur : XO (8 septembre 2016)

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