394e2816-e68c-11e8-97b4-3e05314897ac_1L’Histoire :
Denny Malone est le roi de Manhattan North, le leader charismatique de La Force, une unité d’élite qui fait la loi dans les rues de New York et n’hésite pas à se salir les mains pour combattre les gangs, les dealers et les trafiquants d’armes. Après dix-huit années de service, il est respecté et admiré de tous. Mais le jour où, après une descente, Malone et sa garde rapprochée planquent pour des millions de dollars de drogue, la ligne jaune est franchie. Le FBI le rattrape et va tout mettre en œuvre pour le force à dénoncer ses coéquipiers. Dans le même temps, il devient une cible pour les mafieux et les politiques corrompus. Seulement, Malone connaît tous leurs secrets. Et tous, il peut les faire tomber…

Vous avez aimé « Le Parrain » de Mario Puzo sur la mafia italienne. Vous allez adorer « Corruption » le nouveau roman de l’immense Don Winslow. N’y allons pas par quatre chemins, avec « Corruption », l’auteur signe un véritable chef d’œuvre, une histoire tentaculaire, aux multiples ramifications, une ode, un hymne à l’impossible rédemption d’êtres humains qui à force de trop côtoyer l’horreur, le vide, la nuit, la drogue, l’argent sale qui corrompt et dévore aussi sûrement les âmes que les vers corrompent les cadavres, n’en reviennent plus et se perdent à jamais en enfer.. Car oui l’enfer existe et il n’est pas d’ordre surnaturel mais bien réel et Denny Malone l’arpente en tant que chef d’une équipe de la Task Force, l’unité d’élite de la police new-yorkaise. Avec lui et son équipe, vous allez plonger dans les bas-fonds, les méandres, les aspérités d’une ville légendaire : New York. Don Winslow ne juge pas, il décrit et surtout il cherche à comprendre comment des hommes aussi courageux, si fiers de défendre et de protéger, en arrivent à franchir, un jour, la ligne jaune entre ce qui est permit et ce que l’on doit faire pour rester en vie et maintenir un semblant d’ordre dans les rues. La justice, la morale, l’éthique sont lettres mortes dans ces quartiers insalubres où la pauvreté, la drogue, la prostitution, les gangs, les cartels, les corrompus de tout poil semble s’être donner rendez-vous.. Malone veut pouvoir assurer un avenir à ses enfants, il est attiré un peu comme les papillons se jetant sur les phares allumés d’une voiture en pleine nuit, au risque de se faire percuter et de se prendre la réalité en pleine face.. Car oui Denny Malone, est l’homme des basses œuvres, celui qui permet aux rues de ces quartiers oubliés de tous, de ne pas succomber davantage. Il se sert.. cet argent, cette drogue.. il a le droit à sa part aussi, et pourquoi pas ? Seulement, il y a dans les quartiers huppés de New York, des avocats, des juges, des entrepreneurs immobiliers, des politiques corrompus et bousculer leur ordre, c’est risquer la mort à coup sûr. « Corruption » se vit comme un voyage, un aller simple vers ce que nos sociétés produisent ou reproduisent inlassablement. Les petits poissons se font manger par les plus gros, eux mêmes dévorer par les requins gravitant au sommet. Un roman captivant, saisissant, une œuvre brutale, émouvante, déchirante. Don Winslow en parlant de la corruption mais aussi du problème majeur du racisme dans la police de New York, dresse un portrait sans concession de ce que vivent les flics de New York au quotidien. Magnifiquement écrit, captivant, bourré de rebondissements, passionnant, enthousiasmant, les mots manquent presque face à ce livre qui est à mon sens ce que j’ai lu de meilleur depuis R.J Ellory. J’avais adoré « La griffe du chien », « Cartel ».. sans doute « Corruption » est-il encore au dessus. « Corruption », le dernier livre de Don Winslow est précédé de critiques unanimes et dithyrambiques. James Ellroy, Stephen King.. ont eux aussi joints leurs voix à ce concert de louanges. L’attente de ma part était énorme et le moins que je puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu par ce voyage au cœur de la Task Force. Si vous ne deviez lire qu’un polar cette année, ce serait celui-ci. Avec Don Winslow et son « Corruption », le mot chef d’œuvre n’est pas galvaudé. Bien au contraire.

Ma note: 5/5.

Broché: 592 pages
Éditeur : HarperCollins (7 novembre 2018)
Collection : HarperCollins Noir

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