G00341_La_vie_des_elfes.inddL’Histoire :
Par un soir de neige, deux nouvelles-nées sont déposées sur le perron d’une ferme bourguignonne et sur les marches d’une église des Abruzzes. Baptisées Maria et Clara, les orphelines grandissent sur leurs terres d’adoption respectives, parmi les paysans et les gens simples des montagnes. Bientôt, on suspecte qu’elles sont dotées de pouvoirs singuliers.
La forme est-elle plus importante que le fond ? ou plus communément, le style d’écriture doit-il prendre le pas sur ce que l’on raconte, l’histoire en quelque sorte ? C’est cette interrogation très byzantine qui s’est incarnée dans mon esprit après avoir achevé « La vie des elfes » de Muriel Barbery. Parlons tout d’abord de l’histoire. Maria et Clara naissent le même jour. L’une est déposée sur le perron d’une ferme bourguignonne et l’autre sur les marches d’une église des Abruzzes. Elles sont dotées de pouvoirs étonnants. Bientôt, à l’horizon, une menace plane, la guerre va faire irruption dans ce monde pétri de valeurs séculaires, ce monde de la terre, du travail harassant, ce monde où les mots se font rares, où les silences valent bien plus que des discours.. Muriel Barbery rend un vibrant hommage au monde rural, à ces travailleurs, à ces femmes, à leur courage, leur abnégation, leur simplicité, leur goût de l’effort.. Les deux premiers tiers du livre voient se mettre en place cet univers. Muriel Barbery prend son temps. Les phrases sont longues, le style d’écriture très travaillé. Mais c’est le dernier tiers du livre qui nous sort de notre torpeur et d’un certain ennui qui pointait, avec dans l’esprit cette idée du « mais où veut-elle en venir ? « , que Muriel Barbery installe un climat surnaturel avec l’irruption du monde des Elfes et des descriptions qui sonnent très Fantasy. Malheureusement, la magie n’opère pas vraiment et je suis, pour ma part, resté assez en retrait dans cette histoire qui a du mal à s’incarner, à prendre chair. C’est dommage, car le style est d’une élégance folle. La suite « Un étrange pays » vient de sortir. Gageons qu’elle soit moins avare en péripéties et autres rebondissements. Trop linéaire, « La vie des elfes » peine à trouver le bon ton et il manque, il faut bien le dire, du souffle à cette histoire qui ne m’a pas vraiment convaincu. Dommage.
Je remercie chaleureusement, l’écrivaine Muriel Barbery, merci également aux éditions Folio-Gallimard ainsi qu’à la Masse critique privilégiée et Babelio pour leur confiance !

Ma note: 3/5.

Broché: 336 pages
Éditeur : Folio (10 janvier 2019)
Collection : Folio

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