images6IYG4NGML’Histoire :
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?

Son premier roman avait littéralement soufflé le public et les critiques qui enthousiastes, avaient salué en David Joy un des plus grands écrivains en devenir. L’attente autour de ce second livre était énorme. David Joy signe avec « Le poids du monde« , une oeuvre crépusculaire qui reprend, peu ou prou, les éléments qui font la force du style de David Joy tant sur le fond que sur la forme. A l’assertion qui vise à voir en David Joy un des plus grands écrivains américain de sa génération, je réponds oui et mille fois oui ! Rarement l’émotion brute n’a affleuré à ce point dans un roman aussi sombre soit-il. Les questionnements de David Joy tournent autour de l’hérédité, des liens du sang, de l’amitié, de la possibilité ou non de sublimer les drames de nos vies, de nos existences, de dépasser les contingences sociales.. On retrouve toujours ces Appalaches, terre de souffrance, de misère, de désolation où l’alcool et la drogue servent de pansement aux âmes endolories. David Joy écrit sur les paumés, ceux qui pour une raison ou une autre (vous le découvrirez dans le roman) ratent le bon wagon menant vers l’université, les grandes écoles, un avenir florissant. Non, ces âmes égarés, poignantes et licencieuses sont le terreau, l’humus des grands romans américains qui savent saisir, cueillir la réalité pour en faire une tragédie des plus marquantes. Héritiers des grands écrivains ruralistes américains, David Joy n’est pas un énième ersatz et autre produit de contrefaçon littéraire, mais il trace son sillon, livre après livre avec un talent qui n’échoit qu’aux auteurs écrivant avec leurs tripes, sans se soucier des modes et des exercices de style superfétatoire. Confirmation d’un talent hors norme et affirmation d’un univers sombre certes, mais où perce à travers les nuages quelques rares lueurs de soleil, « Le poids du monde » de David Joy c’est un peu de tout cela. A lire absolument.

Ma note:5/5.

Broché: 320 pages
Editeur : Sonatine (30 août 2018)

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