001354589L’Histoire : Au hasard d’une urgence, Faraday, médecin de campagne, pénètre dans la propriété délabrée qui a jadis hanté ses rêves d’enfant : il y découvre une famille aux abois, loin des fastes de l’avant-guerre. Mrs Ayres, la mère, s’efforce de maintenir les apparences malgré la débâcle pour mieux cacher le chagrin qui la ronge depuis la mort de sa fille aînée. Roderick, le fils, a été grièvement blessé pendant la guerre et tente au prix de sa santé de sauver ce qui peut encore l’être. Caroline, enfin, est une jeune femme étonnante d’indépendance et de force intérieure. Touché par l’isolement qui frappe la famille et le domaine, Faraday passe de plus en plus de temps à Hundreds. Au fil de ses visites, des événements étranges se succèdent : le chien des Ayres, un animal d’ordinaire docile, provoque un grave accident, la chambre de Roderick prend feu en pleine nuit, et bientôt d’étranges graffitis parsèment les murs de la vieille demeure. Se pourrait-il qu’Hundreds Hall abrite quelque autre occupant?

Sarah Waters nous plonge, avec « L’Indésirable« , dans un récit d’un grand clacissisme de par son style d’écriture et le sujet même de l’histoire qui nous est contée. Elle prend surtout le temps de distiller une atmosphère oppressante au cœur de cette propriété ancestrale de Hundreds Hall. Ce roman m’a rappelé les classiques de la littérature anglaise du XIXème siècle. L’écriture est ciselée, les descriptions des différents protagonistes de ce récit ainsi que celles de la propriété, suscitent nombre de questionnements qui nous amènent à tourner les pages avec ferveur jusqu’au dénouement final. Je ne vais pas trop insister sur l’histoire qui est somme toute assez classique, mais bien plutôt sur ce climat qui s’installe au fur et à mesure que l’histoire se déroule avec une maestria qui nous prouve s’il en était besoin que Sarah Waters est décidément une écrivaine au talent d’écriture immense. Si vous aimez les récits qui prennent leur temps, les atmosphères quelque peu surannées, je ne peux que vous recommandez « L’Indésirable » qui vient tout juste d’être adapté au cinéma. On est pas surpris de voir ce livre bénéficier d’une adaptation de la sorte, tant les décors de cette demeure plus que troublante forment un appel à l’imaginaire gothique. Le seul écueil que je pourrais soulever concerne les quelques longueurs qui parsèment ce roman fantasmatique, qui pour le reste, se lit avec avidité.

Ma note:4/5.

Poche: 672 pages
Editeur : 10 X 18 (20 octobre 2011)
Collection : LITT. ETRANGERE

9791031802688

 

 

L’Histoire : Les tensions récentes qui s’exaspèrent depuis quelques décennies entre le monde occidental et le monde musulman attirent l’attention croissante du public sur les croisades, lointaines et souvent très mal connues. D’autant que, si en Occident, on a depuis longtemps, et à tort, pris l’habitude d’associer la croisade à une entreprise légitime et morale, pour nombre d’autres populations, et ceux qui aujourd’hui s’en réclament, ce terme est au contraire synonyme de massacre et d’intolérance. Cette lecture antagoniste est source de nombreuses confusions et idées reçues que Jean Flori s’attache à déconstruire.

 

Jean Flori nous a quitté en avril dernier, à Carnac (Morbihan) à l’âge de 82 ans. Ce grand historien médiéviste était l’auteur de nombreux ouvrages sur les idéologies guerrières, la chevalerie, la croisade, la guerre sainte, le djihad, et sur les conflits entre l’islam et la chrétienté. La collection « Idées reçues » aux éditions Le Cavalier Bleu est une porte d’entrée pour aborder une thématique aussi complexe et riche que les croisades. C’est un moyen de faire le point sur nombre d’idées reçues en ces périodes de tensions communautaires et religieuses. L’auteur répond de façon succincte dans un style limpide et clair à une question posée. J’ai dévoré cet ouvrage de près de 130 pages. Passionnant, jamais redondant, on apprend ou l’on révise ce que l’on pensait savoir. Je vous recommande cette collection « Idées reçues ». Passionnant et ce que l’on soit novice en histoire, étudiant, amateur éclairé..

Ma note:5/5.

Poche: 131 pages
Editeur : Editions Le Cavalier Bleu; Édition : 2e édition (3 mai 2018)
Collection : Idées reçues