2289925.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire :
Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents… Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

Comme le cinéma semble d’une évidence implaccable quand l’on a d’un côté Jacques Audiard (que l’on ne présente plus) qui nous revient avec « Les Frères Sisters » et de l’autre un quatuor d’acteurs exceptionnels composé de Joaquin Phoenix et John C. Reilly mais aussi Jake Gyllenhaal et le touchant Riz Ahmed, tous au diapason d’une oeuvre qui ne manque pas de souffle. Jacques Audiard nous offre un western envoûtant, crépusculaire où les fulgurances abondent, fantasme d’un cinéma qui fait réfléchir sans pour autant ennuyer le spectateur. La scène du début est un modèle du genre et l’on se dit instantanément que l’on va assister à une véritable proposition de cinéma ambitieuse tout en restant accessible. Ce n’est pas le moindre des tours de force du cinéma d’Audiard, apôtre du dialogue ciselé, d’une esthétique toujours très riche. Les frères Sisters, ce sont Charlie (interprété par un Joaquin Phoenix impulsif et violent, dissimulant ses fêlures de l’enfance sous des tomberaux d’alcool..) et Eli (John C. Reilly tout en nuance et qui nous procure une large palette d’émotions), deux êtres au comportement diamétralement opposé. De leur opposition naît une tension qui est pour beaucoup dans la réussite de ce long métrage. On s’attache aux personnages des frères Sisters mais aussi à un autre duo, celui formé par Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed, jouant Morris et Hermann. Les images sont somptueuses. On est tour à tour ému, on sourit même quelques fois. « Les frères Sisters » marque d’un nouveau jalon précieux la carrière cinématographique passionnante et foisonnante de Jacques Audiard. On est séduit par l’intelligence du propos, du discours en toile de fond d’une Amérique née au fond dans le creuset de bouges infâmes des confins de l’Ouest, foyers de violence, de prostitution et d’alcool.. Je vous encourage chaudement à allez le découvrir en salle car c’est à mon sens l’un des grands films de cette année 2018 !

Ma note:5/5.

0311542.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxThe Sisters Brothers2021215.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx