1695604.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire :
La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence…

Lynne Ramsay a signé, avec « A Beautiful Day« , une oeuvre qui a pour le moins divisé et dérangé une partie du public et des critiques de cinéma qui n’ont vu dans celle-ci que vacuité et violence gratuite avec un scénario désincarné et disons le, proche du néant. Pour ma part, je ne peux que reconnaître le caractère très particulier, presque étouffant de « A Beautiful Day ». Mais limité ce film à cela, serait une erreur de perception. En effet, pour ceux qui ont vu « We Need to Talk About Kevin », son précédent long métrage, le caractère violent et dérangeant étaient déjà présent. Ce n’est donc pas une découverte pour ceux qui suivent le travail de cette cinéaste. « A Beautiful Day » c’est surtout, et bien au delà des impressions quelque peu surfaite que l’on peut avoir, une interprétation magistrale de l’acteur le plus doué de sa génération : l’immense Joaquin Phoenix qui a plus que mérité son Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2017. Il est de tous les plans ou presque. Bouffi, grossi, la barbe longue, les traits tirés, le cheveux gras, Phoenix est presque méconnaissable mais son interprétation est incroyable. Hanté par le suicide, par un passé où il fût battu par son père (c’est tout du moins ce que l’on devine), Joaquin Phoenix incarne un homme brisé dont la seule colonne vertébrale, lui permettant de tenir psychiquement, est celle de tuer des pédophiles à coup de marteau.. Il erre tel un fantôme avec dans sa besace le poids de ce lourd passé et son marteau. Il tue pour vivre et non l’inverse. Son rôle est marquant, saisissant car il est tout en retenu mais son regard vide en dit long sur la souffrance de cet homme. Alors, oui le scénario est famélique mais qu’importe au fond, oui le film est violent et Lynne Ramsay choisi délibérément de court-circuiter le contexte mais tout cela se fait non pas au détriment, mais bien au service de la composition sublime de Joaquin Phoenix qui nous offre là sans doute un de ses plus beaux rôles. La toute jeune actrice Ekaterina Samsonov est tout en nuance. Lynne Ramsay poursuit son chemin et avec un acteur de la trempe de Joaquin Phoenix cela nous donne « A beautiful Day », une œuvre saisissante qui nous pousse dans nos retranchements, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Ma note:5/5.

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