p1L’Histoire :
Hiver 1663. Armand, marquis de Canilhac, est prêt à tout pour retrouver le saphir entrevu au cou de cette jeune Amérindienne, croisée dans un salon parisien. Il a reconnu la pierre que portait son frère Loup. Loup, trahi par Armand vingt ans plus tôt, condamné aux galères, et que tout le monde croit mort. Hanté par son passé, le marquis embarque avec son fidèle Valère pour la Nouvelle-France. Le vent gonfle les voiles, et les images du Gévaudan natal ressurgissent : Loup, enfant trouvé, adopté… Loup, trop beau, trop brave, trop vivant. Entre la France et l’Iroquoisie barbare se tisse l’histoire d’un homme hors du commun, dont le portrait se précise lentement, et dont l’ombre plane, de plus en plus palpable, sur ceux qui le cherchent. Et si Loup avait trouvé un destin à sa mesure au pays des Sauvages ?

Si tout comme moi vous avez adoré « Dans le grand cercle du monde » de l’écrivain Joseph Boyden, mon petit doigt me dis que vous allez être touché par le tout nouveau roman d’Emmanuelle Pirotte « Loup et les hommes » sorti pour cette rentrée littéraire aux éditions du Cherche Midi. Je fais cette comparaison avec Boyden car on retrouve dans « Loup et les hommes« , la toile de fond de cette Amérique du Nord, de ce Canada plus précisément, du XVIIème siècle, où les grandes puissances européennes, que sont la Grande Bretagne et la France, se livrent une guerre féroce pour contrôler ces territoires où survivent des autochtones condamnés à lutter pour la survivance d’un monde, que l’on pressent déjà sur le déclin du fait des maladies, des conflits et de la pression exercée par l’arrivée de colons blancs de plus en plus nombreux. L’écriture est flamboyante, pleine de chair, de sentiments, elle nous emporte avec un souffle épique et une puissance d’évocation rare que l’on retrouve seulement dans les grands romans d’aventure. On est pris de vertige devant l’ampleur de cette fresque grandiose qui s’épanouit, au fil des pages, sous nos yeux. L’histoire de ces deux frères est fascinante. On ne peut lâcher « Loup et les hommes » avant d’en connaître la fin. Emmanuelle Pirotte tisse les liens entre les différents personnages en ciselant avec un soucis du détail et, disons le, un talent fou, leur part d’ombre et de lumière. La mécanique de cette histoire tient de l’orfèvrerie. Emmanuelle Pirotte est historienne de formation et l’on ressent cette rigueur dans sa volonté farouche de refuser tout arrangement avec la réalité historique de cette période. Elle nous plonge avec délice dans les méandres de ces temps troublés où un nouveau monde allait supplanter l’ancien.. Sans manichéisme, elle dépeint la complexité des rapports entre les autochtones et les nouveaux arrivants dans ce Nouveau monde en pleins bouleversement. La plume d’Emmanuelle Pirotte nous plonge dans un récit plein de fièvre, de fureur et de sang, de tourments et de passion.. C’est, à n’en pas douter, un des romans marquant de cette rentrée littéraire !

Ma note:5/5.

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