9791021031258_1_75L’Histoire :
« Nous sommes en septembre 1354, Giannino devient le roi Jean, imposteur sincère et mythomane convaincant qui “fabrique la vérité pour la prouver”. Car entre ces deux images, celle d’une vie qui bascule et celle d’une vie qui s’écrit, que se passe-t‑il ? Une histoire de fausse barbe, de trésors cachés et de berceaux échangés, où l’on visite les prisons d’Aix, Marseille et Naples, où l’on s’interroge sur une couronne en or et un sceau presque authentique, une histoire faite de mille intrigues enchevêtrées, de rumeurs, de calculs et de naïvetés, mais aussi de tricheries et de manipulations, ainsi que d’une bonne quantité de ruses et de maladresses, le tout nous menant jusqu’en Hongrie. On laissera au lecteur le plaisir de démêler le vrai du faux. »

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L’historien italien Tommaso di Carpegna Falconieri signe avec « L’homme qui se prenait pour le roi de France » une œuvre foisonnante qui nous interroge sur les façons d’écrire l’histoire en 2018. La préface est signée Patrick Boucheron (que je ne présente plus) qui est venu notamment à la « Grande Librairie », l’émission phare sur les livres sur France 5, présenter cet ouvrage qui nous conte l’histoire de Giannino Di Guccio, un marchand de Sienne du XIVème siècle qui fût persuadé par Cola Di Rienzo, en 1354, d’être l’héritier du royaume de France. Sous le nom de Jean Ier, Giannino va consacrer sa vie à vouloir récupérer son trône. Dans une première partie, l’auteur raconte les menées de ce marchand, ces aventures picaresques fascinantes et sa fin. Dans une seconde partie, l’historien fait la part du vrai et du faux dans une enquête qui démystifie et lève le voile sur les zones d’ombres de cette histoire telle qu’on la raconte jusqu’à aujourd’hui. Cocasse, étonnant, le récit nous embarque et le lecteur d’être emmené au fil des pages vers un monde médiéval dont on a pas encore fini de lever les mystères et les richesses. On ne s’ennuie pas une seule seconde à la lecture de cet ouvrage qui se lit comme un roman car « l’histoire est un roman vrai » selon les mots de Paul Veyne (« Comment-on écrit l’histoire », 1971). Découvert grâce au magazine « L’histoire », je ne peux que vous encourager à voyager, à voguer en compagnie de cet historien italien de talent pour tenter de démêler les écheveaux de l’énigmatique Giannino Di Guccio !

Ma note:5/5.

9782340021938L’Histoire : Saint Louis rendant la justice sous son chêne à Vincennes. Saint Louis croisé en Orient. Des images d’Épinal que tout un chacun a en mémoire. Mais qui se souvient qu’Henri IV justifia son règne grâce à lui ? Que Louis XIV, au palais du Louvre, le faisait louer tous les ans ? Que le saint roi inspira aussi bien Chateaubriand que Jules Verne ? Qu’à l’instar d’une Jeanne d’Arc, sa mémoire fut disputée par la droite comme par la gauche ?

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Le « Saint Louis » de Sophie Delmas, docteure en histoire médiévale (enseignante dans le secondaire et le supérieur), n’a pas (et elle le précise d’ailleurs avec humilité) la prétention d’être l’égal du chef d’œuvre sur Louis IX signé par l’immense médiéviste qu’était Jacques Le Goff. L’auteure consacre la première partie de son ouvrage à un portrait quelque peu renouvelé du roi capétien, de son règne. Malheureusement, j’ai trouvé cette partie trop succincte et manquant cruellement de souffle. Le style d’écriture ne m’a pas emporté. En fait, ce n’est pas vraiment une biographie de Saint Louis mais bien plutôt une histoire de la mémoire de ce roi, de sa canonisation en 1297 jusqu’à nos jours. Elle souhaite ainsi faire, modestement, ce que Jacques Le Goff qualifiait de « vaste et beau programme ». On suit, sans déplaisir, l’évolution de la figure du roi capétien du Moyen âge en passant par l’époque moderne et contemporaine. Ce n’est pas inintéressant mais je suis resté assez hermétique quant à la forme. Un ouvrage ni bon ni mauvais où l’on n’apprend, au final, pas grand chose de nouveau.

Ma note:3 /5.