5152324.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire :
En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple. Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.

« Hostiles » de Scott Cooper s’inscrit dans la lignée des grands westerns qui, de Kevin Costner à Clint Eastwood, ont tenté de redonner la parole, de témoigner des atrocités commises à l’encontre des Amérindiens. En ce sens, Cooper est un témoin, celui d’une Amérique qui se sent enfin prête à reconnaître les crimes commis au nom de la conquête de l’Ouest. Son film « Hostiles » est une mélopée lente et âpre où le cinéaste convoque les démons, les tourments et les errances d’un pays qui essaie de ne plus se voiler la face. Au même titre que l’esclavage et la Traite transatlantique qui emmena des millions d’hommes, de femmes et d’enfants noirs, quittant l’Afrique natale pour la lointaine Amérique; et bien l’expropriation, le génocide de ces peuples amérindiens est un crime imprescriptible. Cooper insiste sur les faits, leur réalité, la violence qui prédominait alors des deux côtés. « Hostiles » est un western crépusculaire emmené par un Christian Bale en état de grâce, porté également par des acteurs/actrices tous au diapason d’une œuvre soucieuse de véracité. Les paysages sont sublimes, le mythe américain est célébré jusque dans son abjecte culpabilité. Mais, il n’est pas seulement question de cela, car la rédemption tient aussi une place importante. Elle est même au cœur de cette l’histoire. Le rythme lancinant peut dérouter, néanmoins je trouve qu’il renforce le propos. La nature est hostile, le danger omniprésent, la mort frappant au gré des péripéties rencontrées. L’incompréhension des deux mondes est patente. Les Amérindiens luttent pour sauver une civilisation à son crépuscule. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont de cesse de repousser les limites techniques et humaines. La compassion est un autre sentiment exprimé dans ce film. La force du destin de quelques hommes prêts à œuvrer pour la paix. Le pardon a toute sa place ici. Le message de « Hostiles » pourrait être le suivant : Ce qui est fait, nous ne pouvons le changer à postériori, cependant il faut essayer de vivre en harmonie, avec les failles et les blessures d’une histoire tourmentée et incandescente. Scott Cooper adresse un hommage appuyé à ses aînés. Dans l’ombre d’Eastwood et de Costner il réalise un film envoûtant.

Ma note:5/5.

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5139614.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire : 1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…

« Les Gardiennes » voit Xavier Beauvois creuser son sillon, celui d’un cinéma contemplatif, proche de la nature avec une forme de classicisme exacerbée ici. C’est avant tout le portrait de trois femmes : une mère (Nathalie Baye, très convaincante), sa fille (Laura Smet, touchante elle aussi) et une jeune fille qui loue ses services pour aider à la ferme (Iris Bry qui est, à mon sens, LA révélation du long métrage). Beauvois rend hommage à la force, au courage de ces femmes qui durent affronter les aléas du quotidien à la ferme en l’absence des hommes partis au front lors de la guerre 1914-1918. Il montre aussi une société sous le carcan, le poids de la sociabilité villageoise, de l’Eglise.. Les femmes sont, de ce point de vue, tiraillées entre leurs désirs d’émancipation, de liberté et le poids d’un modèle patriarcale ancestral. Le départ des hommes, leur absence, tout cela va peser sur le devenir de ces dernières sans que pour autant elles n’obtiennent de droits supplémentaires (songeons que le droit de vote pour les femmes devra attendre 1945..). Néanmoins, la Première Guerre mondiale verra ce modèle patriarcale se fendiller, saper par des souhaits, des volontés qui s’ancreront de plus en plus chez ces femmes. En cela, ce film veut nous montrer le creuset dans lequel s’est constitué ce mouvement d’émancipation. Mais Beauvois est trop intelligent pour simplifier les choses. Les femmes sont elles aussi capable de duplicité, de mensonges.. ainsi Nathalie Baye a un rôle fort ambiguë, elle qui voudrait imposer sa morale à une nouvelle génération de jeunes femmes qui commencent à revendiquer le droit au désir, le droit de disposer de leur corps librement.. Un monde d’apparence immuable, à l’image des saisons qui défilent, mais où pointe aussi des mutations techniques qui bouleverseront les campagnes de France. Bien sûr, certains noteront ici et là des maladresses, des faiblesses dans un scénario un peu trop prévisible, dans une mise en scène très (trop) classique. « Les Gardiennes » n’est pas le meilleur long métrage de Xavier Beauvois mais il réussi néanmoins à toucher grâce aux talents de ces trois actrices principales. Iris Bry irradie la pellicule.

Ma note:4 /5.

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