LO0068_Barry.inddL’Histoire :
Chassé de son pays d’origine par la Grande Famine, Thomas McNulty, un jeune émigré irlandais, vient tenter sa chance en Amérique. Sa destinée se liera à celle de John Cole, l’ami et amour de sa vie.

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Sebastian Barry signe avec « Des jours sans fin » une fresque d’une puissance d’évocation rare qui nous emporte dans les lointaines terres de l’Ouest américain. On assiste, en ces années 1850, à une ruée vers les grandes plaines des colons blanc qui espèrent ainsi fuir la misère et se construire une nouvelle vie. Les Amérindiens sont chassés peu à peu de leurs terres ancestrales. On assiste ainsi à cette lutte entre de pauvres hères et des soldats des Etats-Unis d’Amérique. Une lutte d’une violence inouïe. Puis survient, en 1861, la guerre de Sécession entre l’Union et les Confédérés. Un des tout premiers conflits « moderne » tant dans l’ampleur des pertes ressenties des deux côtés, que dans l’utilisation de nouvelles armes qui font d’énormes dégâts humains (617 000 morts parmi les combattants entre 1861 et 1865). Au milieu de ce chaos, l’amour entre Thomas (le narrateur) et John Cole. L’homosexualité est abordée d’une très jolie façon par Sebastian Barry. Puis survient Winona, leur fille adoptive sioux qu’ils chérissent plus que tout au monde. On est touché par ce récit en creux sur les apparences, sur la violence qui est consubstantielle à la conquête de ces grandes plaines de l’Ouest. Au milieu de ces drames, des êtres qui ne se sentent jamais à leur place nulle part. Le racisme est une autre thématique importante du livre, qu’il soit à l’encontre des Amérindiens ou des personnes de couleur. On est cueilli par cette écriture limpide, souvent cru mais aussi capable de moments de tendresse et d’émotion. Balayant les préjugés, Sebastian Barry nous démontre qu’au cœur même de l’enfer, qui n’est pas ailleurs qu’ici-bas, subsiste une forme de rédemption, de lumière, que l’on ne retrouve avec autant de force qu’en l’amour. Roman tout en contraste, tantôt solaire, tantôt sombre mais aussi énigmatique sur les destinées de nos vies, Sebastian Barry convoque et célèbre le mythe américain en le dépoussiérant sans omettre d’évoquer les tisons d’une histoire complexe et aujourd’hui encore, nullement apaisée.

Ma note:5/5.

Broché: 272 pages
Editeur : Joëlle Losfeld (11 janvier 2018)
Collection : Littérature étrangère/Joëlle Losfeld

Un merci tout particulier à LadyDoubleH grâce à qui j’ai découvert ce livre ! 

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9782742793624L’Histoire : En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ?

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Goncourt des lycéens 2010, le roman de Mathias Enard « Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants » nous conte un épisode méconnu où Michel Ange séjourna à Constantinople, auprès du sultan ottoman Bajazet, le temps d’élaborer les plans pour la construction d’un pont reliant les deux rives du Bosphore. Ce pont entre l’Orient et l’Occident ne vit jamais le jour. On assiste à cette rencontre entre Michel Ange, l’artiste de génie et l’Orient durant ces quelques semaines de 1506. Une époque troublée et troublante où les échanges entre les deux entités géographiques étaient nombreux malgré les conflits les opposant. Depuis Alexandre Le Grand, l’Orient et ses mirages, son raffinement, ses richesses fascinent. Le décor de ce livre est son point fort mais l’auteur préfère ici suggérer plutôt que de démontrer. le style d’écriture est enlevé même si le récit manque un peu de souffle. L’originalité du sujet vaut davantage que ce qui est au fond raconté par Mathias Enard. L’Orient trouble Michel Ange. Je pensais être davantage emporté par cette histoire qui peine à trouvé son rythme. La forme prend le pas sur le fond. C’est beau certes mais un brin ennuyeux je dois l’avouer. Une déception.

Ma note:3  /5.