L’année 2017 touche à sa fin. Plus que quelques jours avant le réveillon. Les fêtes de Noël se conjuguent déjà au passé. Cette année, mon cadeau surprise a été une grosse rhinopharyngite qui a atteint son pic.. le soir de noël, merci Père Noël 😉 Résultat, j’ai souhaité bonne fête à mon médecin dès le 26 décembre. Je suis fatigué mais néanmoins rien ne saurais m’empêcher de vous livrer mon bilan des films de cette année 2017 ! J’en ai vu 20 au cinéma en 2017. Le temps de vous souhaiter un excellent réveillon de la Saint Sylvestre, je vous laisse en compagnie de mon classement. Je fais également un gros bisous à ma cousine Angéline qui s’est envolée aujourd’hui pour quelques mois à la découverte de l’Asie. Prends soin de toi, Prenez soin de vous ! @très vite 🙂

FILM DE L’ANNEE 2017 !

196053.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx1 « Au revoir là-Haut » d’Albert Dupontel

Qu’ils sont rares les films de cette essence là. Autant de précieux moments cueillis au gré d’une séance élégiaque ou comment Albert Dupontel nous offre une nouvelle fois, une véritable proposition en matière de cinéma. Un film d’époque en costume et qui ne sent pas la naphtaline. Un film qui remue les entrailles tels les chamans, intercesseurs entre une nature humaine veule, lâche, éprise du sang des autres que l’on sacrifie ainsi au gré des humeurs et de la volonté des puissants de ce monde et celui des rêveurs, des pures et humbles âmes. En ce sens, la Première guerre mondiale et la « Belle époque » (qui lui a succédé) ne sont pas si éloignés des horreurs commises en divers endroits du globe aujourd’hui. Une horreur mêlée d’insouciance, de crédulité, on s’amuse, on danse pendant que d’autres crèvent la gueule béante. La machinerie absurde des nationalisme, des souverains, des présidents de la République, des dictatures et autres régimes autoritaires de tout poil, le sacrifice des plus humbles au profit des élites. Le lieutenant Pradelle a ces émules, ces va t’en guerre prêt à sacrifier le monde pour satisfaire leurs ambitions, leur folie, leur cruauté. Pamphlet, brûlot contre ceux qui veulent embraser le monde à nouveau. « Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel est un film hors du temps et pourtant terriblement, magnifiquement contemporain, comme si l’histoire bégayait sempiternellement, abusant des mêmes artifices, des mêmes relents pour pousser au suicide la civilisation ou tout du moins ce qu’il en reste. A mi chemin d’un Jean Pierre Jeunet et son « Un long dimanche de Fiançailles » mais avec ces aspérités propre au cinéma du plus anarchiste de nos rêveurs. Contempteur d’un monde qui n’a pas fini de s’avilir dans la fange, nous voilà glacé mais aussi volontiers souriant devant le long métrage et son histoire tout en finesse réalisé par Albert Dupontel qui, on ne le dira jamais assez est un acteur génial. Il y a du Charlie Chaplin chez lui. On ri, on pleure, on est révolté. Théâtre de l’absurdité du monde, Dupontel multiplie les clins d’œil, comme toujours dans son cinéma, contre les institutions jouant les apprentis sorciers avec la vie de millions d’hommes tenu entre leurs mains. La finance, le monde de l’argent, les dirigeants politiques, militaires, les religions.. personne n’est épargné. Il y a aussi des bulles de situations ubuesques à la Terry Gilliam dont Dupontel est le plus proche représentant de cette race là de réalisateur loin, très loin des conventions sclérosées codifiant le milieu du cinéma. Les acteurs, actrices sont exceptionnelles : Mélanie Thierry, Laurent Lafitte, Nahuel Perez Biscayart, Emilie Dequenne, tous au diapason d’un Dupontel qui nous livre là sa performance d’acteur la plus aboutie. Ne nous y trompons pas, « Au revoir là-haut » est un film majeur d’un réalisateur qui a une véritable perception de l’expérience qu’il veut proposer aux spectateurs. A des années lumières des errements nombrilistes, de la vulgarité d’autres, du manque de profondeur érigé en modèle écœurant d’un cinéma qui ne se conçoit trop souvent que comme étant ou d’auteur ou populaire, Dupontel est la quintessence d’un cinéma qui a des choses à dire et qui se donne les moyens, le talent pour les partager. Au milieu du marasme, du désert, une oasis, un point d’eau salutaire ou s’abreuver. « Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel, c’est tout cela !
Ma note:♥♥♥♥♥/5.

018918-jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx2 « Silence » de Martin Scorsese

Et si Scorsese avait signé avec son dernier film « Silence » l’exact opposé du très décrié « La Passion du Christ » de Mel Gibson. A la radicalité, la violence, la souffrance jusque boutiste de Mel Gibson, Scorsese oppose la réflexion, la méditation même, l’aridité d’une œuvre qui doit beaucoup à l’un de ses maîtres le cinéaste japonais Akira Kurosawa. C’est sans doute ce qui nous touche le plus dans « Silence« , le choix d’une histoire à hauteur d’homme là ou Gibson nous présentait un supplice, un long baiser de la mort offert à un homme qui n’a plus rien d’humain, un Dieu qui endure le supplice jusqu’à la lie sans qu’on en recherche le sens, le pourquoi de tout cela ? Chez Scorsese, le supplice est une impasse. Il ne célèbre pas le sacrifice de ces hommes et femmes au Japon au XVIIème siècle face à l’inquisition menée alors. La première heure est sublime, elle voit Andrew Garfield et Adam Driver, deux Jésuites voulant retrouver le père Jésuite interprété par Liam Neeson, disparu quelques années auparavant, dans ce japon aux traditions ancestrales. On est touché par la grâce des images qui hantent pendant longtemps le spectateur. Filmer à hauteur d’homme, c’est aussi prendre le parti de ne pas juger la faiblesse des uns, la vacuité des autres, l’envie irrépressible de survivre ou de mourir selon ses croyances. Il interroge le sens même du mot sacrifice. Y a t’il un sens à donner à cet acte, est-il le signe d’un amour profond pour Dieu ou bien au contraire celui d’une suffisance, d’un orgueil de celui qui veut mourir en martyr au nom de sa foi ? La seconde heure voit la confrontation de deux mondes qui ne peuvent se comprendre. Les inquisiteurs japonais ne sont pas caricaturés sous les traits d’affreuses brutes sans âme et c’est toute l’intelligence du propos qui n’est pas manichéen mais nuancé, mesuré. Ils défendent leurs traditions, leurs coutumes, est ce mal ? Le christianisme y est vu par certains d’entre eux comme un poison, une menace pour leur culture et non un signe de rédemption et de paix. Le casting est au diapason de ce qui constitue à n’en pas douter un des sommets de la filmographie du cinéaste. Andrew Garfield (déjà vu dans le dernier film de Mel Gibson « Tu ne tueras point« ..) est impressionnant dans son rôle. Comme je n’ai aucune volonté de vous voler le plaisir de la découverte je tairais la fin de « Silence« . Le dernier Scorsese est un film profondément touchant, marquant même. Il a une dimension réflexive passionnante. Le rythme est très lent, le film est long (près de 2h40) mais il s’en dégage une rare puissance d’évocation. Une leçon magistrale de cinéma !
Ma note:♥♥♥♥♥/5.

266314.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx3 « Dunkerque » de Christopher Nolan

Christopher Nolan n’en finit plus de repousser les limites de son art. « Dunkerque » est son tout premier film historique et pour un essai c’est un véritable coup de maître. Le point de vue adopté est celui des Britanniques. On ne voit jamais l’ennemi allemand. C’est un parti-pris fort intéressant. Ne reste donc plus que trois éléments : la plage, le ciel et l’océan. Trois théâtres d’opérations qui s’entrecroisent dans un montage prodigieux ne laissant que peu de répit au spectateur. Nolan réussit à faire un film et une histoire qui ne suit pas la trame habituelle. On suit tantôt des soldats sur la plage ou bien encore des pilotes d’avion ou des marins. Chacun essaie d’accomplir son devoir. Nulle volonté chez Nolan, de glorifier l’héroïsme ou à l’exact opposé de vilipender la lâcheté, la peur et les tourments de l’âme du soldat au sortir d’une campagne de France désastreuse pour les alliés. La force de « Dunkerque« , c’est la multiplicité de ces approches de la bataille. Nolan est un perfectionniste qui ne laisse rien au hasard. Spectaculaire et contemplatif, virevoltant et ascétique, le cinéma de Nolan s’exprime ici avec une justesse sans égal. Jamais, son cinéma n’a semblé aussi dénué d’artifice, aussi puissant jusque dans l’évocation de cette échappée de Dunkerque par voie de mer des Britanniques et de quelques forces françaises. Audacieux dans la forme, servit par des acteurs talentueux et une bande originale signée Hans Zimmer qui transcendent l’ensemble, « Dunkerque » n’est rien de moins qu’un formidable film de guerre. L’expérience cinématographique est saisissante. Au sommet de son art, Nolan confirme qu’il est bien Le cinéaste de sa génération qui conjugue à merveille esthétique, spectacle et émotion. Magistral.
Ma note:♥♥♥♥♥/5.

0174665.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx4 « Détroit » de Kathryn Bigelow

Kathryn Bigelow est depuis « Démineurs » et « Zero Dark Thirty« , l’une des réalisatrices les plus en vue à Hollywood. Celle qui n’a pas peur de traiter des questions sensibles de l’histoire récente des Etats-Unis, nous revient avec « Détroit« , un film en forme d’uppercut qui touche au mal profond du racisme, notamment celui vécu à l’encontre des Noirs américains. Nous sommes à l’été 1967, la guerre du Viêtnam fait rage, la question des droits civiques voit s’opposer deux Amériques. C’est dans ce climat de tension extrême que nous plongeons dans « Détroit » en proie aux émeutes. Qu’on apprécie ou pas le cinéma de la réalisatrice, on peut lui reconnaître un cran certain, celui de ne pas choisir la facilité. Aux Etats-Unis, où le racisme est encore omniprésent vis à vis des minorités, « Détroit » a divisé. Certains journalistes reprochent à Bigelow d’être blanche et d’être née dans un milieu bourgeois éloigné des réalités du racisme contre les Afro-américains. Je me lève contre ces attaques injustifiées à la vue du long métrage. La couleur de peau importe peu, pourvu que le message soit clair et direct, sans compromission aucune avec ce fléau du racisme. Hors, de ce point de vue, « Détroit » est un film coup de poing, sans concession aucune. On ressort du film sonné, retourné par la violence de la répression contre ces innocents noirs américains à Détroit. Des médias Us ont également jugé que Bigelow avait un rapport ambiguë à la violence en nous montrant des scènes éloquentes. Là encore, le procès intenté est injustifié car Kathryn Bigelow a fait ce choix de ne rien nous épargner pour mieux sensibiliser et réveiller les consciences. Oui, être Noir aux Etats-Unis, est à cette époque (et aujourd’hui encore) un véritable combat pour affirmer son droit de vivre comme les Blancs. Ni plus, ni moins. Les récents événements dans le Sud des USA font une drôle de caisse de résonnance au film. Ces images, qu’ont croyaient d’un autre temps, avec les manifestations de suprémacistes blancs et autres néo nazis, ont démontrées que le mal était encore profond. « Détroit » est un très grand film doté d’un casting irréprochable. Mention spéciale pour John Boyega et surtout Will Poulter, ce dernier interprétant un policier raciste et assassin d’un réalisme saisissant. Nul doute que ce rôle marquera le cinéma américain. La douleur, la souffrance face au racisme est parfaitement rendue. « Détroit » est un film violent. Le sujet nécessitait à mon sens ce parti pris de nous montrer, sans complaisance, la réalité de ce qui c’est passé à ce moment de l’histoire américaine. J’ai ressenti plus de sincérité que de calcul chez Bigelow. Si vous aimez le cinéma qui fait sens et qui nous interroge sur des questions difficiles aujourd’hui encore dans nos sociétés occidentales, alors ce film est pour vous. Magnifiquement interprété, mis en scène par une Kathryn Bigelow au sommet de son art, magistral dans son message, « Détroit » ne vous laissera pas indifférent.
Ma note:♥♥♥♥♥/5. 

0056825.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx5 « Coco » Disney Pixar

L’hiver et les fêtes de noël s’approchent à grand pas. Plus que quelques jours à patienter avant de passer noël en famille. Quoi de mieux au coin du feu, entre le plat et le dessert, qu’un long métrage animé pour réunir petits et grands. Cela tombe bien car cette année, la tradition est une nouvelle fois respectée avec la sortie de « Coco« , le dernier film animé signé par les mythiques studios Disney Pixar. Pixar est devenu le champion du divertissement populaire et intelligent pour les enfants, les adolescents et les adultes. Car oui, Pixar nous le prouve une énième fois avec le sublime « Coco », on peut se distraire en usant de son cerveau. On peut émouvoir et faire rire, parler de sujets importants et avoir dans un même élan la volonté d’embrasser les situations les plus cocasses avec un art vertigineux de la dérision. Pixar c’est un peu de tout cela et « Coco » ne déroge pas à la règle, en conjuguant traditions religieuses mexicaines sur la mort et célébration profane de la musique, de la vie ! De là, provient toute la richesse de l’univers qui s’étend devant nos yeux ébahis avec ces couleurs chaudes, vives pour décrire l’au delà vu par la culture catholique mexicaine. C’est terriblement beau, c’est émouvant, intelligent, drôle, enlevé, rythmé.. « Coco » est un spectacle total qui renoue avec la verve de « Là Haut », autre film animé culte du studio. Alors oui, les esprits chagrins pourront arguer du fait que les thématiques de la famille, du rêve, de la mort, de la musique, de la vie ont déjà été utilisé ici et là dans tous les longs métrages Pixar (et avec quel succès) mais ce serait oublier négligemment l’incroyable travail visant à façonner des univers aux thématiques universelles, intergénérationnelles. Ce savoir faire copier mais jamais égalé se retrouve dans ce « Coco » qui est un petit bijou où il est question de la mort mais où pourtant l’on a jamais aussi bien célébré la vie dans toute sa richesse, sa complexité. La transmission de génération en génération du feu sacré de la musique, de l’écriture, de la sculpture et que sais je encore; du plus humble (cireur de chaussure) au plus fascinant des métiers (artistes), que l’on soit anonyme ou célèbre.. avec ce questionnement très intéressant autour de cette quête que peut devenir la célébrité à n’importe quel prix. Donner du sens à sa vie est bien plus important. Mieux vaut rester anonyme et fidèle à ses valeurs que de devenir célèbre et de les dévoyer.. c’est en substance le message du film et c’est une sage leçon en ce temps de démesure. Courrez voir « Coco » durant les fêtes ! Un grand cru signé Pixar.
Ma note:♥♥♥♥♥/5.