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Et si Noel Gallagher avait sorti l’album que l’on attendait plus vraiment de lui ? Je m’explique. Remontons le temps jusqu’à l’année 1997.. Il y a vingt ans sortait « Be Here Now » un disque boursouflé, aux chansons noyées sous un mur de sons aux guitares vrombissantes. C’était le troisième album d’Oasis qui succédait aux deux premiers LP encensés par la critique et achetés par des millions de fans à travers le monde. Le réveil fût brutal et la descente non moins spectaculaire. La suite on la connaît tous, un soir d’août 2009 alors que le groupe s’apprêtait à monter sur scène, une énième dispute homérique brisa le jouet des Caïn et Abel du rock, les frères Liam et Noel Gallagher. Depuis, Noel a sorti deux albums solo. Ce troisième album solo intitulé « Who Built The Moon ?« , le voit enfin achever ce qu’il avait timidement entamé avec le quatrième album d’Oasis « Standing On The Shoulders Of Giants« . Ainsi l’intro du LP « Fort Knox » fait furieusement penser, dans son esprit, à « Fuckin In The Bushes« . Malheureusement sur « SOTSOG », la production masquait le manque d’inspiration flagrant. Dix sept ans plus tard, nous retrouvons un Noel Gallagher qui a remis les gants et se montre prêt à remonter sur le ring pour décocher quelques titres dont il a le secret. Produit par David Holmes, un DJ connu pour ses bandes originales des films de Steven Soderbergh, on peut dès la première écoute de « Who Built The Moon ?« , mesurer tout le chemin parcouru avec un artiste épanoui et qui se lâche enfin. David Holmes a demandé à Noel de composer en studio pour s’inspirer notamment de nouvelles sonorités. Ainsi, le premier extrait du LP, « Holy Mountain » surprend, décontenance l’auditeur qui se demande si Noel et Holmes n’ont pas trop abusés de substances illicites.. La faute de goût pardonné, on découvre par la suite un disque excellemment produit qui sonne, non pas comme un best of de Noel Gallagher (pour le premier lp solo) ou bien encore comme un ensemble disparate sans âme véritable (ce qui était le cas pour « Chasing Yesterday » le second lp de Noel G.) mais bien comme un disque pensé, créé tel une bande originale d’un film quelque peu perché. L’écriture est ici très cinématographique notamment la sublime « The man who built the Moon« , titre emblématique, assurément le sommet du Lp. Les intermèdes sont au nombre de deux et sonnent très Gainsbourg. « If Love is the Law« , « Black and White Sunshine« , autant de morceaux qui nous démontrent que le frère ainé des Gallagher n’a rien perdu de ses talents de mélodistes hors pair. Conjurant la malédiction du troisième album, Noel livre ici son meilleur disque solo qui est aussi le plus personnel et le mieux produit. Impossible de terminer un article sur l’un des frères Gallagher sans parler de l’autre. Liam a signé début octobre un retour tonitruant en tête des charts en Angleterre. Son « As You Were » est un excellent disque. Il n’y aura pas de jaloux puisqu’à l’écoute de « Who Built The Moon ? » tout aussi réussi, on ne peut s’empêcher de se dire que ces deux là ensemble, ils reformeraient un des meilleurs groupes de rock. Néanmoins, on sèche bien vite nos larmes en se disant que 2017 est décidément une très belle année pour Noel et Liam Gallagher. Psychédélique, euphorisant, « Who Built The Moon ? » est une vrai réussite !

Ma note:♥♥♥♥♥/5.

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Pomme, un drôle de nom pour une artiste qui du haut de ses 22 ans, impressionne par la maturité de ses compositions. « A peu près » est son tout premier album qui fait suite à un EP sorti il y a quelques mois de cela. Riche en mélodies folk mais pas seulement, on est subjugué par la grâce qui émane de l’ensemble. Les textes parlent d’amour bien sûr mais avec un regard empli déjà d’un vécu qui m’a impressionné. La « Même robe qu’hier » est une chanson parfaite, pleine de gaieté, d’un souffle qui traverse chaque titres de cet album addictif à souhait. « La lavande » est une chanson très belle et profondément mélancolique. Un sentiment qui traverse l’album de part en part mais sans jamais sombrer dans l’anecdotique. Difficile de mettre Pomme dans les « cases préfabriquées » de la chanson contemporaine. La seule chose que je puis dire, c’est que ce disque est un coup de coeur absolu pour l’univers d’une artiste, d’une jeune femme qui n’a pas fini de nous impressionner. Une belle trajectoire puisqu’elle s’est fait connaître par le biais de nombreuses premières parties pour des artistes aussi accompli(e)s que Benjamin Biolay, Vianney, Louane, Olivia Ruiz, Yael Naim.. La sensibilité qui émane de ces cartes postales décrivant l’intimité de nos coeurs, les émotions qui nous traversent, est impressionnante de justesse. Un grand disque qui agit comme un baume sur nos âmes endolories.

Ma note:♥♥♥♥♥/5.