A19803L’Histoire : Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.

Il est des livres que l’on lit avec une forme de paresse et d’autres qui vous transportent, vous animent de la première à la dernière ligne de texte. Le livre d’Anna Hope fait partie de cette seconde catégorie. Enthousiasmé par son premier roman « Le Chagrin des Vivants », c’est avec une grande impatience que je me suis procuré son second roman « La Salle de Bal« . Nous sommes en 1911, dans un asile du nom de Sharston (librement inspiré du West Riding Pauper lunatic Ayslum, l’asile pour aliénés indigents du West Riding dans le Yorkshire en Angleterre). Le livre voit s’entrecroiser les destinées des patients Ella et John ainsi que celle d’un médecin de l’asile, Charles. Nulle envie de vous dévoiler trop d’éléments de peur de vous priver du plaisir de la découverte. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il s’agit d’une formidable histoire d’amour avec en toile de fond le sort réservé aux malades mentaux avant la première guerre mondiale en Angleterre. L’eugénisme est alors, suite aux travaux de médecins, de penseurs dans la lignée directe des découvertes et théories de Darwin sur la sélection naturelle, vu comme une solution au problème de la pauvreté. Il y a ceux qui doivent vivre et les autres, les indigents accusés de corrompre la pureté de la race britannique. Les extraits d’ouvrages de cette période sur l’eugénisme sont d’une rare violence. Les termes employés font penser au pire de ce que l’homme a pu engendrer comme théorie dangereuse et meurtrière. Le plus surprenant étant pour moi l’adhésion franche d’un certain Winston Churchill à ces idées funestes. Il faut vous dire que ces termes : « race, « dégénéré », « aliéné » sont alors employés dans toute cette littérature visant à prouver l’existence d’une fange, les plus pauvres, les malades, accusés de tous les maux. Je fais à cet égard une petite digression pour vous montrer à quel point ces théories étaient ancrées dans une certaine élite intellectuelle. Lorsque, j’ai travaillé sur l’Inscription maritime en Bretagne à la fin du XIXème siècle jusque, peu ou prou, au début du XXème siècle, j’ai pu effectivement retrouver des ouvrages de cette période, polémiquant sur la nécessité de maintenir cette institutions maritime, retrouver ces mots d’une violence extrême. Chaque marin devait en théorie 7 années au service à l’état au sein de la marine de guerre. En échange, on avait construit un système de compensation pour ces hommes en terme d’aides financières afin de pallier leur absence dans leurs familles. Le débat se situait autour de la question de maintenir ou non cette institution qu’était l’Inscription maritime. Les opposants à cette dernière, dépeignaient les marins bretons d’alors en des termes d’une violence inouïe : la race (mot employé très couramment à cette époque) bretonne est « dégénérée », les marins bretons sont des « fainéants perclus de vices » qui vivent au crochet d’un Etat trop dispensateur de ces richesses. Ils sont dépeints comme « alcooliques, « brutaux » et « sans instruction ». Ces délires sur la pureté de la race et ces conséquences sont alors couramment employés. C’est cette toile de fond que l’on retrouve dans le livre où mes marins bretons chers à mes études d’histoire, sont ici des « aliénés » (autre terme inusité aujourd’hui et fort heureusement car il est empli d’un profond mépris pour les malades psychiques). Mais attention à ne pas tomber dans ce pêché ultime de l’historien qu’est l’anachronisme. Pour en revenir à l’ouvrage d’Anna Hope « La Salle de Bal », je puis vous dire qu’il y a longtemps que je n’avais pas lu une aussi belle histoire de sentiments, d’amour (sans doute depuis « Une vie entre deux Océans »). On est emporté, soufflé par l’écriture de Anna Hope. C’est beau, ciselé, on apprend beaucoup de choses sur la façon dont on considérait les « aliénés » à cette époque. J’ai dévoré cet ouvrage. La fin m’a beaucoup plu également. Anna Hope réussi de façon éclatante et sincère le fameux passage du second roman. Elle confirme tout le bien que je pensais d’elle. Son talent d’écriture, sa façon de nous emporter dans les méandres de l’histoire au cœur d’un récit passionnant et ô combien émouvant, tout ces éléments réunis font de ce livre un grand roman. Je vous le recommande avec passion. Je rêve d’une adaptation au cinéma tant l’histoire est riche. Courrez vous procurer « La Salle de Bal » d’Anna Hope.

Ma note:♥♥♥♥♥/5.

004766480L’Histoire : Aventure, ruse, amour, magie, voici les cinq contes qui bercent l’enfance des sorciers. Traduit des runes par Hermione Granger, commenté par Albus Dumbledore, avec une introduction par J.K. Rowling, ce classique vous fera tour à tour rire ou frissonner.

Un petit recueil de contes tout droit sorti de l’imagination de J.K. Rowling, « Les Contes de Beedle Le Barde« , se lisent avec plaisir. Bien sûr, ce n’est pas aussi impérissable que la saga Harry Potter, mais cela demeure un joli clin d’œil à cet univers. Tour à tour drôles ou plutôt effrayants, ces contes avec les notes de Dumbledore en prime, sont un indispensable dans toute bibliothèque « Harry Potternienne ».. A lire le soir de préférence.

Ma note:♥♥♥♥1/2 /5.