Jardin-logre-leila-slimaniL’Histoire : Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça.» Adèle semble heureuse avec Richard, le médecin qu’elle a épousé. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de collectionner les conquêtes.

« Dans le jardin de l’ogre » est le tout premier roman de celle qui vient de remporter le prix Goncourt avec « Chanson douce », l’auteure Leïla Slimani. Ce premier texte porte déjà en lui ce questionnement sur la folie et les frontières si minces qui la sépare de la norme. Adèle est une Madame de Bovary nymphomane. Elle a un fils Lucien et un mari Richard. Ce dernier l’aime plus que tout au monde. Il lui offre tout ce dont elle peut désirer. Mais Adèle est malade. Elle souffre. Elle se sent vide, poussée vers l’âbime. Adèle veut se sentir vivante car sa petite vie bourgeoise l’ennuie, son métier de journaliste l’ennuie, son fils qu’elle aime par dessus tout l’ennuie, tout comme son mari Richard. Leïla Slimani décrit les turpitudes de cette femme qui se sent si seule même lorsqu’elle est désirée, entourée. La chair est triste pour Adèle qui multiplie les rencontres sordides, les coups d’un soir. Les coups justement, elle les recherche, elle veut souffrir, elle veut avoir mal pour se sentir exister. Nulle lubricité, nulle luxure ici, mais seulement l’addiction sexuelle dans ce qu’elle a de plus triviale. On a mal pour Adèle, pour Richard et pour leur enfant. on a mal pour tous ceux qui abusent de la fragilité de cette femme. Adèle dépérit dès l’acte sexuel achevé. Il n’y a que ces quelques minutes de jouissance qui comptent et puis plus rien, le néant. On la sent en rupture avec toutes les conventions sociales, prête à hurler sa rage à la face du monde. Mais ce cri ne viendra pas, elle se l’interdit. Adèle est dépendante de ses pulsions sexuelles incontrôlées. Son orgasme n’est qu’une longue plainte, celle de l’agonie. On est touché par les mots qui sonnent si justes. Leïla Slimani signe un roman d’une profonde mélancolie et d’une grande puissance émotionnelle. J’ai été cueilli par cet ouvrage jetant un regard plein de compassion sur la misère affective et sexuelle. J’ai adoré !

Ma note:♥♥♥♥♥/5.

Le-dernier-des-notres-de-Adelaide-De-Clermont-TonnerreL’Histoire : La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » Manhattan, 1969 : un homme rencontre une femme. Dresde, 1945 : sous un déluge de bombes, une mère agonise en accouchant d’un petit garçon. Avec puissance et émotion, Adélaïde de Clermont Tonnerre nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d’un monde finissant à l’énergie d’un monde naissant… Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de ce roman tendu comme une tragédie, haletant comme une saga.

Pour pouvoir appréhender dans toute sa vérité l’adage « ce livre me tombe des mains.. » lisez « Le dernier des nôtres » d’Adelaïde de Clermont Tonnerre et croyez moi vous ne serez pas déçu du voyage. Rarement dans ma vie de lecteur je n’ai lu une telle succession de scènes d’une mièvrerie à faire pâlir Dracula lui-même.. Alors quand en plus je vous apprends que ce livre a eu le « Grand prix du roman de l’Académie française 2016 », là vous me dites que ces prix n’ont plus aucune valeur et qu’il est à la portée de tous les piques assiettes des soirées du Paris où tout le monde s’aime et se déteste, avec une coupe de champagne à la main, de l’obtenir. Du champagne de prix de préférence. Adelaïde est journaliste, elle semble avoir les bonnes adresses et les bons numéros de téléphone mais dieu que l’académie française est tombée bien bas en donnant un prix à ce sommet de médiocrité. Ce qui m’irrite voyez vous c’est le fait que de très bons auteur(e)s passent totalement inaperçu pendant que ces demoiselles et messieurs les plumitifs se donnent l’accolade en célébrant le dernier cru. Quand on érige la littérature au rang de produit lessive à acheter entre le dernier paquet de Granola et le nouveau Marc Lévy et bien c’est nous lecteurs qui souffrons. J’ai dû pour conserver la santé cesser, séance tenante, la lecture de ce navet. L’académie française qui compte parmi ces membres des écrivains de la trempe de Valéry Giscard d’Estaing.. et j’en passe et des meilleurs (cherchez l’erreur) pourra compter sur la présence prochaine, je le devine déjà, d’Adelaïde de Clermont Tonnerre. Allez, un bon point tout de même pour ce livre : sa couverture.

Ma note:♥♥         /5.