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L’Histoire :
Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.

Xavier Dolan, depuis le prix reçu au Festival de Cannes 2014  de « Mommy » son précédent long métrage, ce nom est sur toutes les lèvres que l’on soit cinéphile ou non. Pourquoi ? parce que ce jeune homme de 27 ans, qui écrit et réalise lui-même ses films, est depuis quelque temps déjà l’un des tout meilleurs. Il est beau, il est intelligent, il filme ses acteurs(trices) avec une passion, un amour débordant. Dolan ne peut pas laisser indifférent. Son cinéma peut-être qualifié de maniériste et poseur, prétentieux pour ses détracteurs, pour d’autres, dont je fais partie je ne vous le cache pas, le talent n’a ici pas attendu le poids des années pour faire de lui un des réalisateurs les plus intéressant aujourd’hui. Le renouveau du cinéma passe par l’action de cette nouvelle génération d’auteurs. Dolan convoque pour son nouveau film ( qui est l’adaptation d’une pièce théâtrale éponyme de Jean Luc Lagarce, disparu en 1995 à 38 ans seulement)  « Juste la fin du monde » un casting irréprochable. Ce dernier me laissait pourtant perplexe avant la séance. Le cinéma de Dolan n’allait-il pas perdre de sa vigueur, de sa force en abandonnant les oripeaux québécois et les acteurs très peu connus (En France et ailleurs) qui ont caractérisé si fortement son cinéma ? La réponse est toute trouvée et elle est négative. Les acteurs sont tous irréprochables, magnifique de justesse, de subtilité. Chacun(e) apporte sa puissance émotionnelle sublimée par la réalisation très théâtrale (trop ?) de Dolan. Les gros plans sur les visages, le poids des mots et des dialogues ciselés qui rappelle le théâtre filmé, sa mise en scène. Le parti pris de Dolan a emporté mon adhésion. Je craignais le pire au cinéma c’est à dire l’ennui, mais c’est la grâce qui est advenue. La qualité des acteurs(trices) est un point fondamental dans la réussite de ce long métrage. Les choix de Dolan nécessitent en retour une implication de tous les instants des interprètes qui doivent être au diapason du drame qui se joue devant nos yeux. Marion Cotillard, Vincent Cassel, Nathalie Baye (un rôle de mère très important je trouve), Léa Seydoux et bien sûr Gaspard Ulliel (tragique et troublant dans ses longs silences et les quelques bribes de mots qu’il prononce). Le choix était audacieux, du « théâtre filmé » cela peut vite devenir pour le moins ennuyeux.. Mais l’ensemble emporte mes suffrages grâce au talent des interprètes, à la justesse des choix artistiques de Dolan (qui assume son cinéma au risque de faire fuir ses détracteurs), à la qualité de la Bo qui est toujours un élément central et moteur dans le cinéma de Dolan. J’ai profondément aimé ce moment de cinéma, cette émotion qui m’a saisi tout au long de « Juste la fin du monde« . Dolan creuse son sillon  immanquablement en nous proposant la quintessence de son cinéma. A 27 ans l’avenir lui sourit, les portes d’Hollywood pour son prochain film lui sont ouvertes.. je lui souhaite de ne pas y perdre son âme et de continuer à nous toucher, à nous émouvoir.
Ma note:♥♥♥♥♥/5.

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