41U-+q4jtaL._SX274_BO1,204,203,200_L’Histoire : 1938, peu avant la guerre, Churchill conçoit l’inconcevable, substituer à Hitler un imposteur parasitaire qui saura empêcher l’Allemagne de gagner la guerre. Aidé par son ami, l’industriel William Stephenson, Churchill fait insérer son Coucou à la tête du IIIème Reich. Empêchant les nazis d’achever leurs ennemis, multipliant les fronts, le Coucou mènera l’Allemagne à sa perte.

Sorti dans un anonymat presque complet au mois de Septembre, ce premier roman « Opération Coucou » de Michel Colaciuri est une brillante relecture de ce qui a pu se passer durant le second conflit mondial en Europe. Découvert grâce à La griffe noire et l’inénarrable Gérard Collard, voici une petite pépite totalement délirante à l’intrigue diaboliquement efficace. Imaginez qu’Adolf Hitler ait été remplacé par un agent secret travaillant pour le compte de la Perfide Albion et de son premier ministre d’exception Winston Churchill. Le plus fou dans ce livre c’est que cela fonctionne au point que même en ayant fait des études d’histoire (comme c’est mon cas) et bien l’on se prend à douter de ce qui est pourtant la seule et vrai lecture de cette histoire vu et revu. Rabâché par la plume de Colaciuri, cette leçon d’histoire que nous pensions tous connaître prend un détour véritablement ahurissant. Le style est enlevé, les personnages bien amenés et cet Hitler, figure absolue du mal, revisité ici avec un sens du rythme, des dialogues, ayant peu d’équivalent, nous trouble pour le moins. Brillant. Ma note:4/5.

fletcherL’Histoire : Au coeur de l’Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d’une prison putride le Révérend Charles Leslie, venu d’Irlande espionner l’ennemi, l’interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s’élève au-dessus des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s’efface; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail, les lettres qu’il brûle d’écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi. Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir, à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l’attend le supplice d’un agneau.

« Un bûcher sous la neige » de Susan Fletcher nous transporte dans l’Ecosse des Highlands au coeur d’un XVIIème siècle où la femme, qui plus est lorsqu’elle est seule, à l’écart des conventions sociales très strictes de ce temps, fait encore peur et est l’objet de suspicion. Ici, nous plongeons dans les méandres d’une âme solitaire qui pose question à son époque. La femme, objet du pêché originelle peut-elle vivre éloignée des lieux de sociabilité villageoise ? A la rencontre du clan qui l’accueille, elle se découvre différente de ce qu’elle imaginait jusque là. Cet homme, ce prêtre à qui elle se confie sur sa vie avant de connaître un sort funeste.. oui cet homme change lui aussi, son regard n’est plus si tranchant, son jugement si hâtif.. Un roman porté par une description très belle et juste de la nature sauvage de ce pays. Le personnage de Corrag est délicatement ciselé et l’ambiance de ce livre nous happe. C’est une histoire très « traditionnelle » dans son mode d’évocation mais suffisamment bien menée pour que l’on passe un très bon moment de lecture.

Ma note:5/5.