histoire_de_la_rome_antique_les_armes_et_les_mots20100424L’Histoire : Rome, maîtresse du monde. Les douze siècles de l’histoire romaine ont longtemps constitué le passage obligé d’une éducation humaniste. Ils pâtissent aujourd’hui des clichés et des anachronismes répandus par le cinéma et le roman. Aristocrates républicains idéalisés en défenseurs des libertés modernes; empereurs rabaissés au rang de tyrans maniaques ; premiers chrétiens confinés dans l’obscurité des catacombes. Un Constantin le Grand, naguère converti miraculeux, devient un cynique calculateur «( Rome vaut bien une messe ») ; un Julien, naguère scandaleux apostat, se voit paré de toutes les vertus du paganisme. Autant de généralités hâtives que Lucien Jerphagnon s’emploie à combattre, avec un bonheur d’écriture, une densité de réflexion et un humour souvent corrosif qui sont un véritable régal. Le lecteur trouvera ici un véritable tour de force, à la fois synthèse d’histoire politique, militaire, sociale et intellectuelle, nourrie des derniers acquis de la recherche, et vaste fresque où se côtoient grands seigneurs, soldats, administrateurs, mécènes, poètes et philosophes. Tous ont contribué à bâtir cette civilisation fascinante, dont l’héritage imprègne, aujourd’hui encore, notre pensée et notre langage.

Véritable tour de force signé de la plume du regretté Lucien Jerphagnon que cette « Histoire de Rome, les armes et les mots ». Toujours aussi érudite, toujours aussi captivante, l’auteur brasse une somme de connaissances impressionnantes mais tout en nous permettant de bien saisir son propos, tant il a voulu faire de cette histoire de Rome un préambule à une recherche plus approfondie sur ce thème. En fait, c’est à une synthèse d’une rare finesse que nous avons affaire ici comme toujours avec Jerphagnon qui croque ces moments avec une volonté de mettre fin à certaines images véhiculées pendant trop longtemps sur Rome. L’ensemble se lit comme un roman parfois sublime, souvent tragique où les lâches côtoient les héros, où les Dieux et la politique ne forment plus qu’un, où les complots, les trahisons, les suicides, les folies, les guerres, etc. se succèdent jusqu’à nous étourdir de sang et de gloire. « Insociabile regnum » ou autrement dit « le pouvoir ne se partage pas ».. à la lecture de ce livre l’on comprend mieux pourquoi..

Ma note :5/5.

L’Histoire : Le prince est là pour commander et les sujets pour obéir. Qu’arrive-t-il si le prince est9782818502341 défaillant ? L’intérêt d’un pouvoir venant des dieux – ou de Dieu – est de lever cette hypothèque. « À ce mythe du pouvoir venu d’en-haut, tout le monde gagne : le prince, qui rencontre sous lui moins de résistance ; les sujets, qui trouvent au-dessus d’eux moins d’arrogance. Des deux côtés, on accomplit son devoir et on se sent promu », écrit Lucien Jerphagnon. Dans ce récit qui va d’Auguste à Justinien, de 27 av. J.-C. à 529 de notre ère. Lucien Jerphagnon démonte, avec son génie et son humour habituel, les rouages de l’idéologie et du pouvoir dans la Rome impériale. À travers la naissance, l’évolution et les déboires de cette formidable machine à faire des dieux, il dresse, sur plus de cinq siècles, une formidable fresque, histoire des hommes comme de la pensée, dialogue sans cesse renouvelé entre le divin, le philosophique et le politique.

Quel souffle épique ne se dégage t’il pas de cette épopée aux confins de l’histoire politiques et de celles des mentalités, des idées ! Jerphagnon trempe sa plume une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir. Cette histoire c’est celle de nos racines culturelles, grecque et romaine d’une part et judéo-chrétienne d’autre part. Ceux qui ont, comme moi, lu ces précédents ouvrages retrouveront dans celui-ci quelques redites mais l’essentiel est sauf puisque l’on en ressort enrichi par les mots de l’auteur.

Ma note :5/5.