Live Report : Sébastien Tellier à La Carène, Brest, Mardi 30 Octobre 2012.

« Céleste et erratique »

La grande messe bleue de notre cher gourou Sébastien Tellier se déroulait hier peu après 20h40 à la Carène à Brest. C’est dans la petite salle attenante que les quelques 150 fidèles se sont retrouvés autour du maître de la pop électro sexuelle et bleutée afin de célébrer l’avènement du Dieu Bleu prêché dans « My God Is Blue » le dernier LP de Tellier. Les lumières peuvent s’éteindre et les premières notes de « Pepito bleu » de résonner, Il est là costume foncé, écharpe et lunette bleue, barbe et cheveux hirsutes, sa voix résonne et tout laisse à deviner qu’il n’est pas tout à fait seul ce soir.. Le grand huit peut dévaler la pente et nous d’embarquer avec lui pour 1h30mn de folie pure. Les premiers titres sont consacrés au dernier album et Tellier de se lâcher complètement à la fois pendant et entre les titres, l’homme a cette folie pure en lui, c’est un ovni, croisement de Christophe pour la maladresse et de Philippe Katherine pour le côté farfelu et disons le tout net complètement barré. Car l’homme l’est assurément, lui qui ponctue chacun de ses titres d’un humour complètement décalé comme lorsqu’il affirme très sérieusement qu’il aime le comique Gad Elmaleh qu’il a d’ailleurs trouvé très drôle dans le film « La Rafle ».. ou bien encore lorsqu’il se met à chanter du Francis Cabrel, tout est possible avec Sébastien Tellier ce soir, il enchaîne les verres d’alcool aussi vite que les cigarettes demandant au personnel de la Carène de lui ramené sa « beu » qu’il a caché dans un sac noir près de la loge.. il en a profité également pour remercier la gendarmerie de Brest et des environs pour leur compréhension.. bref vous l’aurez compris ce soir Tellier est énorme, reprise de la « socadance » tout y passe.. Le concert se poursuit avec le titre « cochon ville » véritable hymne à la saine débauche. Il invite le public à venir sur scène, un homme l’écoute et Tellier d’enchaîner « Tu n’es pas la Pamela Anderson que j’espérais mais merci quand même mon ami.. » ; « Divine » est un autre grand moment de n’importe quoi où Tellier se jette parmi nous avant d’éprouver les pires difficultés pour remonter sur scène. Dès le cinq ou sixième titres notre trublion nous envoient des roses blanches qu’il jette au gré de la foule. Mais, et la musique dans tout ça ? tout aussi céleste que le personnage est erratique. Les titres de « Sexuality » son précédent Lp déchaînent les fidèles avec « roche  », « kilometer », « fingers of steel » et surtout un dantesque « sexual sportswear » de près de 10mn. Et voici que le moment tant attendu du baptême se fait jour d’un fidèle parmi les fidèles, là encore c’est du grandiose avec une petite cérémonie, le tout avec une musique d’orgue du plus bel effet.. et l’heureux élu de repartir avec la protection du messie.. Mais voici que sonne l’heure du rappel avec l’inoubliable « Ritournelle » véritable hymne indie suivi de la non moins sublime « L’amour et la violence » qui achèvent un public conquis d’avance avant que ne s’élève les notes de « Yes it’s possible » tout de riffs de guitares tendus. Nos trois musiciens quittent la scène non sans avoir remercier à maintes reprises le public d’être venu. Oui mais voilà le concert normalement terminé notre hurluberlu remonte sur scène pour reprendre la Dolce Vita de Christophe qui s’achèvera dans un grand n’importe quoi général, Tellier est cette fois bien accompagné lui qui veut rester encore avec nous avant que le personnel de la Carène ne lui rappelle qu’il y a un horaire à respecter. Il quitte cette fois-ci définitivement la scène et nous de l’entendre micro allumé chantant encore et encore en coulisse. Qu’ajouter de plus sinon que la Set List est suffisamment maline pour nous transporter, Tellier demeure un musicien hors pair mais j’ai été pour ma part déçu par une partie du public brestois qui n’a pas compris que le second degré assumé de Sébastien Tellier se terminait lorsque la musique reprenait. Le rappel a ainsi été en partie gâché par les bruits intempestifs de gens qui empestaient l’alcool et autres produits stupéfiants. Je suis étonné que le bar soit demeuré ainsi ouvert pendant toute la durée du live, c’est vraiment dommageable pour ceux qui viennent à un concert avant tout pour écouter de la musique !

Ma note : 4/5.