J’ai dévoré ce livre en trois heures à peine. Anna Gavalda nous conte ici, avec son style simple et limpide, les confidences d’un homme à sa belle fille qui vient d’être quittée. Adapté au cinéma, j’ai été profondément touché par ce court récit sous forme de dialogues. Les mots d’Anna Gavalda sonnent toujours justes à tel point, que nous nous reconnaissons dans ces personnages. Elle soulève derrière l’apparente simplicité du récit, des questionnements essentiels. Doit-on tout risquer par amour ? partir, rester, parler ou se taire, être rejeté et aimé malgré tout ou bien être aimé et rejeter… Vivre malgré tout, au delà de nos souffrances, de nos regrets, de nos lâchetés… Rarement un roman n’aura approché d’aussi près ces petits « rien » qui font et défont nos existences. Le titre en lui-même de cet ouvrage, résonne de façon toute particulière à mes oreilles. 

Ma note:4/5.

Après un accident de vélo, Paul Rayment, soixante ans, se réveille à l’hôpital avec une jambe en moins. Refusant la prothèse qu’on veut lui greffer, il affronte la solitude et les affres du vieillissement, jusqu’à ce que Marijana, son auxiliaire de vie, réveille son cœur. Elizabeth Costello, double bavard et plume acharnée, frappe alors à sa porte et transcende son monde rétréci…

Une profonde humanité se dégage des personnages de Coetzee. Subtil, sincère et touchant, cet ouvrage m’a fait penser au cinéma de chez Pixar, notamment « Là haut ». La puissance d’évocation des mots de Coetzee est toujours aussi belle. Une histoire simple transcendée par un style sublime. Je ne peux que vous inviter à le lire. Ma note:4/5.

Quelques extraits ici :

(p.19) « Les infirmières sont bien, gentilles et gaies, mais derrière leurs gestes vifs, efficaces, il sent bien (…) une indifférence fondamentale à leur sort (…)« 

(p.36) « Il ne veut pas la mort parce qu’il ne veut rien du tout.« 

(p.74) « -Ne fais pas de mélodrame Paul. On ne meurt pas d’une amputation de la jambe.

– Non, mais on meurt d’indifférence pour l’avenir.« 

Cinéma :

Un Xavier Beauvois touché par la grâce dans son dernier film « Des hommes et des dieux », nous contant la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996. Les interprètes sont tous au diapason de ce dernier, Lambert Wilson en tête (à tel point que l’on se demande encore comment la palme du meilleur acteur a pu lui échapper), dans ce film qui a obtenu le grand prix du jury à Cannes en 2010.  La BOF est sublime, magnifiant par la même des scènes d’une rare intensité. Sobre et profondément émouvant, on ne peut rester insensible à ce qui est à mon sens le meilleur film vu au cinéma en cette année 2010. La séquence du dernier repas pris au monastère accompagnée de la musique du lac des cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski est en ce sens, l’incarnation d’un cinéma exigeant certes mais ici ô combien émouvant. Les chants des moines se marient parfaitement à la beauté formelle de ces paysages. Beauvois nous donnent à voir l’histoire de ces hommes qui n’ont pu échapper à leur destin. Si le rythme est volontiers lent, voir contemplatif, pas une seule seconde l’on ne sent poindre l’ennui. Une œuvre entière, une magistrale leçon de cinéma qui aurait sans nulle doute mérité  la palme d’or à Cannes. Les critiques sont dithyrambiques et ce n’est que justice pour l’équipe du film. Je ne peux que vous inciter à aller voir nombreux  ce très grand film de cinéma.

Ma note:5/5.

La Bande Originale est à écouter en intégralité ici :http://www.playlists.over-blog.com/article-bo-des-hommes-et-des-dieux-musique-soundtrack-56961121.html

Sylvester Stallone a réunis pour son film « The expendables » la fine fleur du cinéma d’action : Statham, Jet Li, Rourke and co. L’histoire tient sur un timbre poste et pourtant ça marche, parce que Stallone a mis suffisamment de second degré dans « The expendables » pour nous faire prendre un pied fou. Une sorte de petit plaisir coupable, un hommage au film d’action des années 80-90 où l’on faisait tout exploser, décors, figurants etc. Ici ça défouraille de partout, nulle besoin de comprendre ce qui se déroule à l’écran, il faut juste reposer son cerveau et suivre nos brutes préférées dans des scènes d’action dantesques. Les munitions, le nombre de morts à l’écran, Stallone explose tous les compteurs. Et que dire de la séquence ultime où l’on voit Bruce Willis, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger ensemble dans un moment proprement délirant. Il serait dommage de bouder son plaisir devant « The expendables » qui rempli parfaitement son contrat. Cela nous détends et ça fait un bien fou.

Ma note:4/5.